Medef : Pierre Gattaz, l'inconnu impopulaire

Publié le 20 avril 2014 à 16h32

SONDAGE - Le patron du Medef, comme l'organisation patronale elle-même, sont loin d'avoir la cote auprès des Français. Seuls 17% d'entre eux disent apprécier Pierre Gattaz et 57% déclarent avoir une mauvaise opinion du Medef.

La sortie du patron du Medef sur la nécessité d'instaurer un salaire inférieur au Smic aura laissé un goût amer aux Français. Seulement 17% d'entre eux disent en effet apprécier Pierre Gattaz, qui a succédé à Laurence Parisot en juillet 2013. Au-delà de son président, c'est le syndicat lui-même qui est rejeté. Près de six Français sur dix (57%) ont ainsi une mauvaise opinion du Medef, première organisation patronale du pays, selon un sondage BVA publié ce dimanche dans Le Parisien.

Le Medef défenseur des plus riches ? C'est l'image qui ressort nettement de l'enquête, puisque si ce syndicat est perçu par 61% des Français comme un bon représentant des chefs d'entreprise, une écrasante majorité considère toutefois que l'organisation patronale "défend davantage les grandes que les petites entreprises" (77%). Et qu'il "défend surtout les intérêts des plus riches" (69%). Plus de 60% estiment aussi qu'il "ne comprend pas les problèmes des salariés" (62%) et qu'il est "politiquement trop libéral" (61%).

Les critiques de Laurence Parisot plombent l'image de Pierre Gattaz

Le président du Medef, lui, apparaît impopulaire et inconnu du grand public. Les Français sont en effet 49% à avoir une mauvaise opinion de Pierre Gattaz et 34% affirment ne pas le connaître suffisamment pour se forger un avis. Parmi ceux qui estiment le connaître, Pierre Gattaz ne bénéficie que de 25% de bonnes opinions contre 75% de mauvaises.

Mais pourquoi un tel désaveu ? La mauvaise image du Medef et de celle de son patron "a encore été dégradée par les récentes critiques de Laurence Parisot et par la proposition très impopulaire de Pierre Gattaz", analyse Eric Bonnet, directeur des études politiques de BVA pour Le Parisien. Le président du Medef s'était en effet prononcé mardi pour l’instauration à titre "temporaire" d’un salaire "transitoire" inférieur au Smic pour permettre notamment aux jeunes d’entrer sur le marché du travail. Des propos qui ont déclenché l'indignation de nombreux politiques , de syndicats, mais aussi de Laurence Parisot, sa prédecesseure à la tête de l'organisation. Celle-ci a estimé sur Twitter qu'un salaire en dessous du Smic s'apparentait à une "logique esclavagiste". Désavoué jusque dans son propre camp, Pierre Gattaz devra redoubler d'efforts pour remonter la pente.


La rédaction de TF1info

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