Mélenchon candidat : "Macron s'est ouvert une bonne bouteille", ironise Olivier Faure

Publié le 9 novembre 2020 à 10h23

Source : TF1 Info

INTERVIEW - Invité politique de LCI lundi 9 novembre, le premier secrétaire du PS, a vu la "proposition" de candidature de son collègue des Bouches-du-Rhône comme un cadeau au chef de l'Etat si celui-ci devait se représenter.

C’était une annonce attendue. Jean-Luc Mélenchon a déclaré sa candidature à l’élection présidentielle de 2022, dimanche 8 novembre, lors du journal télévisé de TF1. De quoi inviter la classe politique à réagir ce lundi 9 novembre : "D'abord, pensez-vous que c'était le bon moment ? s'interroge faussement Olivier Faure, invité ce lundi matin sur LCI. En pleine crise sanitaire, économique, sociale, avec le terrorisme, à son degré maximal d'alerte... Est-ce que vous pensez que les Français n'ont pas déjà le sentiment que l'obsession des femmes et des hommes politiques est leur propre élection ? Sommes-nous obligés de leur donner raison ?"

Le premier secrétaire du PS juge la démarche inopportune et surtout contre-productive : "Jean-Luc Mélenchon se présente comme le candidat anti-Macron, mais avez-vous une idée de la façon dont hier soir le président de la République a réceptionné cette déclaration ? Je vais vous le dire : le chef de l'Etat, il s'est ouvert une bonne bouteille".

"Que chacun mette son égo de côté"

Car pour le député de Seine-et-Marne, qui a déjà toutes les peines du monde à convaincre les siens de sa stratégie de "dépassement du PS", cela ne fait aucun doute. "La gauche et les écologistes, s'ils veulent gagner, ont besoin de se rassembler" : "On ne rassemblera la gauche qu'à une seule condition : c'est de faire ensemble, et c'est la raison pour laquelle j'ai fait un choix tellement différent", assure-t-il. Il déplore ainsi que le chef de file de La France insoumise qui conditionne, cette fois, sa participation à la course présidentielle à une "investiture populaire" de 150 000 personnes, "déroule le tapis rouge sous les pieds d'Emmanuel Macron". 

Sur toutes les candidatures pressenties au Parti socialiste, d'Anne Hidalgo à Arnaud Montebourg, Olivier Faure "souhaite que ce soit le ou la meilleur(e) d'entre nous [...] qui puisse, demain, incarner pour tous et gagner" : "Il y a beaucoup de talents encore dans cette famille [...]La seule question qui compte, c'est comment on fait pour avancer ensemble". Une inclinaison donc à jouer solidaire que cavalier seul : "Les choses peuvent se passer très différemment de ce qui est projeté jusqu'ici, assure-t-il. À une seule condition : que chacun mette son ego de côté". Un voeu pieu, alors que Jean-Luc Mélenchon a damé le pion de tout le monde, profitant du vide au PS et des incertitudes dans le camp écologiste.

Parmi les autres sujets abordés pendant l'entretien, la crise sanitaire du Covid-19. Le premier secrétaire PS s'est ainsi demandé : "Qu'a fait le gouvernement entre le déconfinement et la seconde vague ?" : "Malheureusement, rien n'a été fait à la hauteur de ce qui aurait dû être" regrette-t-il. "Pour l'instant - et c'est tout le problème de la gestion très opaque de cette crise -, on a un Président qui décide tout seul". Il plaide par ailleurs pour décaler "du mois de mars au mois de juin" les élections régionales.


La rédaction de TF1info

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