INFORMATION - Emmanuel Macron a installé mercredi une équipe d'une quinzaine d'universitaires et personnalités, chargée de faire, d'ici fin décembre, des propositions face à l'emprise des théories complotistes et de la désinformation dans le débat public.
"Les lumières à l'ère numérique." C'est le nom retenu par l'Élysée pour la commission, installée mercredi 29 septembre, par Emmanuel Macron, qui va plancher ces prochaines semaines sur les théories complotistes et la désinformation. Avec quels objectifs ? Quel calendrier ? Explications.
Pourquoi cette commission ?
Concrètement, cette commission va adresser un certain nombre des pistes au chef de l'État sur ce sujet épineux. Elle "devra formuler d'ici la fin de l'année des propositions concrètes dans les champs de l'éducation, de la régulation, de la lutte contre les diffuseurs de haine et de la désinformation", a détaillé la présidence de la République dans un communiqué.
Qui sont les membres ?
La commission est composée de chercheurs comme le sociologue Laurent Cordonier, la spécialiste du cyberespace Frédérick Douzet, l'historien Jean Garrigues, l'anthropologue Rahaf Harfoush, mais aussi des personnalités comme Rudy Reichstadt (directeur de Conspiracy Watch), la professeure des écoles Rose-Marie Farinella, la journaliste web Aude Favre ou Rachel Kahn, ancienne athlète de haut niveau devenue juriste, actrice et écrivaine. Elle sera présidée par le sociologue Gérald Bronner.
Pourquoi maintenant ?
C'est tout sauf un hasard si la commission voit le jour ces jours-ci : elle est créée à quelques mois de la campagne de l'élection présidentielle. Une période particulièrement propice aux manipulations et désinformations de toutes sortes. Emmanuel Macron en a lui-même fait les frais : victime d'une tentative de déstabilisation lors des derniers jours de la campagne électorale de 2017, qu'il a par la suite attribuée à la Russie, le président a multiplié depuis avec sa majorité les initiatives pour tenter d'en réduire le risque.
Quels sont les domaines concernés ?
Gérald Bronner a évoqué huit thématiques de travail pour la commission, à commencer par la façon dont les algorithmes des réseaux sociaux et des grandes plateformes Internet peuvent provoquer un "asservissement numérique", en modelant la conversation au sein de la société. Les études ont montré par exemple la tendance que les réseaux sociaux avaient à surpondérer les fausses informations dans leurs algorithmes de recommandation, a-t-il rappelé.
La commission s'intéressera aussi à la façon dont le marché publicitaire tire profit de ces fausses nouvelles, mais aussi aux moyens de développer l'esprit critique, à la liberté éditoriale des médias face à la pression des plateformes, ou encore aux ingérences étrangères, a-t-il indiqué.
Quel est l'enjeu ?
Selon Gérald Bronner, la commission va chercher à faire des propositions pour que le débat public soit un exercice "d'intelligence collective" où la profusion d'informations est un atout, et non une menace. Aujourd'hui, la surabondance d'information s'accompagne d'une certaine "cacophonie", avec une "mise en concurrence directe de toutes les visions du monde", qu'elles relèvent "de la science, de la rationalité, de la croyance, de la magie, de la superstition", a-t-il souligné en particulier.
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