Les agressions et les menaces contre les élus locaux explosent en France

Menaces : le maire de Saint-Brévin dénonce un "manque de soutien" de l'État et accuse le préfet de "mensonges"

par J.F
Publié le 17 mai 2023 à 13h13
JT Perso

Source : TF1 Info

Le maire démissionnaire de Saint-Brévin Yannick Morez était auditionné ce mercredi par la Commission des lois du Sénat, avant sa rencontre avec Elisabeth Borne dans l'après-midi.
Il a de nouveau regretté un manque de soutien "flagrant" de l'État, exemples à l'appui, et a accusé le préfet de Loire-Atlantique d'avoir menti "effrontément".

L'annonce de sa démission continue d'émouvoir et de poser la question de la sécurité des élus locaux. Ce mercredi devant la Commission des lois du Sénat, avant une rencontre avec la Première ministre dans l'après-midi, le maire démissionnaire de Saint-Brévin (Loire-Atlantique) a retracé le déroulé des événements qui l'ont conduit à démissionner de son mandat. Yannick Morez a réaffirmé qu'il n'avait pas bénéficié du soutien de l'État face aux menaces venant de groupes d'extrême droite, et a accusé le préfet du département d'avoir menti "effrontément" à propos du supposé soutien qu'il lui avait offert.

"Quand j'ai parlé du manque de soutien de l'État, c'était flagrant", a déclaré l'ex-élu local après avoir refait la chronologie des événements et donné des exemples concrets. Parmi eux : le fait que la distribution de tracts distribués dans les rues ou déposés dans sa boîte aux lettres ait pu se poursuivre, ou que des manifestations des collectifs qui s'opposaient à l'installation du Centre d'accueil pour demandeurs d'asile (Cada) dans la commune n'aient pas été interdites. "Des néonazis de Rennes devaient venir sur Saint-Brévin. Le préfet nous a dit qu'on ne pouvait pas l'interdire pour des raisons juridiques. Le soir même, la manifestation était interdite au Stade de France. Deux poids, deux mesures...", a-t-il regretté.

Yannick Morez a, à plusieurs reprises, dénoncé une minimisation des faits de la part des représentants de l'État dans le département. Au cours d'une réunion avec le sous-préfet, "il nous a dit qu'il avait tous les jours des menaces, que ce n'était pas grand-chose. On était dépités, choqués de ce qu'on avait entendu", a-t-il déclaré. 

Il sait très bien qu'il n'a pas organisé de réunion publique. Demandez-lui la date, il ne pourra pas vous la fournir, il n'en a pas fait

Yannick Morez

L'ancien maire n'y est pas allé de main morte à propos du préfet, l'accusant de mensonges. "Quand il a dit dans la presse qu'il m'avait eu régulièrement au téléphone, le jour où je lui ai envoyé ma démission, c'était la deuxième fois que je l'avais, après le jour de l'incendie", a-t-il assuré. Aussi, "quand il dit qu'il a organisé des réunions publiques… De la part d'un préfet, mentir effrontément, en public… Il sait très bien qu'il n'a pas organisé de réunion publique. Demandez-lui la date, il ne pourra pas vous la fournir, il n'en a pas fait."

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Yannick Morez regrette que dans la majorité des communes où sont implantés des Cada, dont l'installation est décidée par l'Etat, des réunions publiques se tiennent organisées par les préfets et sous-préfets pour en discuter avec la population. "Nous n'avons pas eu ce genre de choses", a-t-il constaté.


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