Lors d'un bain de foule pendant un déplacement dans le Tarn, une femme s'est vivement adressée à Emmanuel Macron.Celle-ci l'a interpellé à propos des ministres nommés dans son gouvernement alors qu'ils étaient accusés de viols.Le chef de l'État a assuré vouloir défendre la libération de la parole.
"Vous mettez à la tête de l'État des hommes qui sont accusés de viol et de violences pour les femmes, pourquoi ?". C'est par ce cri qu'une femme a vivement interpellé Emmanuel Macron pendant son déplacement dans le Tarn. Alors qu'il devait rencontrer des gendarmes à Gaillac et parler de la sécurité en zone rurale, le président a arrêté le cortège pour se permettre un bain de foule.
"Vous êtes abominable"
Mais celui-ci a été rapidement perturbé. La libération de la parole, "je l'ai accompagnée et je continuerai de l'accompagner, de la protéger. En même temps, pour fonctionner en société, vous devez avoir de la présomption d'innocence", a-t-il répondu. Les cris de "menteur" et un "vous êtes abominable" ont alors retenti. Le chef de l'État a cependant continué à serrer des mains avant de repartir.
Ces accusations portent sur la nomination controversée de deux ministres. Gérald Darmanin, renouvelé à l'Intérieur, avait été visé par une plainte pour viol, d'abord classée sans suite, puis relancée et pour laquelle le parquet a requis un non-lieu début 2022. Le juge d'instruction doit encore rendre sa décision finale.
Fraîchement nommé ministre des Solidarités, Damien Abad est quant à lui accusé de violences sexuelles, à la suite d'un courrier émanant de l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles, une association créée en février, dans le sillage du mouvement MeToo. Dans ce dossier, le parquet de Paris n'a pas ouvert d'enquête préliminaire "en l'état", faute "d'éléments permettant d'identifier la victime des faits dénoncés".
Cette affaire a plombé les premiers jours du nouveau quinquennat d'Emmanuel Macron, alors que le chef de l'État a pour la seconde fois fait de l'égalité entre les hommes et les femmes une priorité de son quinquennat. Des appels à la démission du ministre des Solidarités avaient aussitôt émané des rangs de l'opposition et des associations féministes. Ces dernières avaient notamment manifesté à Paris, à l'appel de l'Observatoire pour dénoncer "un gouvernement de la honte".