RÉFUGIÉS - Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a mis en cause mardi la responsabilité du gouvernement italien dans l'affaire du navire l'Aquarius, qui navigue à son bord avec plus de 600 migrants. Emmanuel Macron, silencieux jusqu'ici sur le sujet, "salue" l'attitude de l'Espagne, qui a proposé d'accueillir le bateau.
Après de longues heures de silence, l'exécutif sort de sa réserve à propos de l'Aquarius. Alors que le navire de l'ONG SOS Méditerranée prend finalement la route de l'Espagne avec à son bord 630 migrants secourus au large de la Libye, après avoir essuyé un refus d'accoster en Italie, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a précisé la ligne de conduite d'Emmanuel Macron à la sortie du Conseil des ministres, mardi.
Le chef de l'Etat, pressé de s'exprimer dans cette affaire, a mis en cause l'attitude de l'Italie, dont le gouvernement conservateur a refusé d'accueillir le navire. "Emmanuel Macron a rappelé les règles du droit international maritime qui veulent que ce soit la côte la plus proche qui assume la responsabilité de l'accueil", a indiqué Benjamin Griveaux qui, la veille sur CNews, avait assuré que la France avait "pris sa part" dans le cadre de l'accueil des migrants. "Dans cette crise, l'Italie s'est substituée aux autorités libyennes sans aller jusqu'au bout de la démarche, c'est une certaine preuve d'irresponsabilité et de cynisme", a dénoncé le porte-parole de l'exécutif.
"Nous sommes face à un sujet de droit international", a ajouté le secrétaire d'Etat, "il n'est pas question de créer un précédent permettant à un pays européen de se défausser sur ses partenaires". "La France prend sa part. Ce qui est insupportable, c'est la récupération politique qui a été faite par le gouvernement italien."
"Humanité et fermeté"
De son côté, le président Macron a "salué le geste de l'Espagne", dont le gouvernement a proposé d'accueillir le navire, pourtant à 1500 km de ses côtes, proposant "l'envoi de personnels, notamment de l'Ofpra", pour aider les autorités espagnoles à la gestion de l'accueil. Il a également appelé à la "solidarité européenne" en matière d'accueil.
Quant à savoir ce qu'il adviendra des occupants de l'Aquarius, "la question centrale sera de savoir si les personnes qui sont sur ce bateau sont éligible à l'asile", a indiqué Benjamin Griveaux, assurant que le gouvernement français restait fidèle à sa ligne "d'humanité et de fermeté".
Voix dissonantes dans la majorité
La réaction tardive des autorités a laissé le champ à plusieurs prises de position, de la part de certaines régions françaises, la Corse et l'Occitanie s'exprimant en faveur d'un accueil de l'Aquarius. Au sein même de la majorité LaREM, des voix se sont exprimées dans ce sens. "Qu'attendons-nous pour agir ?", a notamment interpellé vigoureusement la députée de la Manche Sonia Krimi, dans un tweet explicitement adressé au gouvernement, après que les élus nationalistes corses ont eux-même proposé d'accueillir les migrants dans un port de l'île de Beauté.
"Face à l'urgence et à la détresse absolue, la France se serait honorée à faire une exception et à accueillir les passagers de l'Aquarius", a également jugé la députée parisienne Anne-Christine Lang. Sébastien Nadot (Haute-Garonne) a pris pour cible la récente loi Asile et immigration, votée par sa propre majorité et qui a selon lui "abaissé les droits des demandeurs d'asile".
"J'aurais aimé que la France soit également dans la tradition d'accueil", a également regretté sur BFMTV le député parisien Hugues Renson.
Au total, une trentaine de députés LaREM se sont positionnés mardi contre le silence du gouvernement dans cette affaire. Le sujet a d'ailleurs être abordé lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale.
"Nous sommes évidemment prêts à aider les autorités espagnoles pour accueillir et analyser la situation de ceux qui sur ce bateau pourraient vouloir bénéficier du statut de réfugié", a répondu le Premier ministre Edouard Philippe devant le parterre de députés mardi 12 juin, se disant "heureux" de la décision de l'Espagne d'ouvrir le port de Valence.
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