Le pape François à Marseille, une visite historique

Migrants, IVG, fin de vie : une visite et des désaccords entre le pape François et Emmanuel Macron

par J.F
Publié le 23 septembre 2023 à 20h21, mis à jour le 23 septembre 2023 à 22h27

Source : JT 20h WE

Malgré la bonne entente entre les dirigeants, la visite du pape François à Marseille a été l'occasion pour lui d'acter plusieurs désaccords avec la présidence française.
Sur les migrants, la fin de vie et l'avortement, le souverain pontife a exprimé des opinions en tout point différentes de celles de l'exécutif.

Une visite pour acter des désaccords entre Paris et le Vatican. Au cours de sa journée marseillaise, le pape François et le président de la République Emmanuel Macron ont eu l'occasion d'échanger à plusieurs reprises. Et probablement, malgré la bonne entente entre les deux dirigeants, de tirer la conclusion qu'ils n'étaient pas sur la même longueur d'onde sur plusieurs sujets particulièrement sensibles.

Le souverain pontife, qui a longuement évoqué la situation des migrants en Méditerranée, a ainsi lancé un appel et un avertissement aux pays européens pour plus de tolérance et d'accueil. Ce qui, à ce jour, ne correspond pas vraiment à la politique affichée par le gouvernement. "Deux mots ont résonné, alimentant la peur des gens : 'invasion' et 'urgence'. Mais ceux qui risquent leur vie en mer n'envahissent pas, ils cherchent hospitalité", a clamé le pape. Ils "ne doivent pas être considérés comme un fardeau à porter", a-t-il ajouté, regrettant que "plusieurs ports méditerranéens" se soient fermés. Vendredi, déjà, le souverain pontife avait fustigé "l'indifférence" et la "peur" dans une Europe tentée par le repli face aux migrants.

Si Gérald Darmanin a applaudi du bout des doigts les propos du pape au palais du Pharo, le ministre de l'Intérieur martelait, ces derniers jours, que la France "n'accueillera pas de migrants qui viennent de Lampedusa", sauf les réfugiés politiques. 

Des déclarations sur l'IVG et la fin de vie à rebours

Au palais du Pharo, le pape François est également allé sur des terrains particulièrement sensibles, faisant apparaître une fracture encore plus nette entre le Vatican et la France. Sans surprise, il a rappelé l'hostilité de l'Église à l'avortement - légalisé en France et absolument pas remis en cause par le gouvernement - déplorant le sort de ces "enfants à naître, rejetés au nom d'un faux droit au progrès, qui est au contraire une régression de l'individu".

Le pape a également réaffirmé son opposition à toute forme d'euthanasie, alors que le chef de l'État ouvre précisément un débat sur la fin de vie en France. "Qui écoute les gémissements des personnes âgées isolées qui, au lieu d'être valorisées, sont parquées dans la perspective faussement digne d'une mort douce, en réalité plus salée que les eaux de la mer ?", s'est-il interrogé, alors même qu'un projet de loi est attendu sous peu sur ce dossier. Le sujet a été abordé avec Emmanuel Macron un peu plus tard lors de leur entretien privé, a fait savoir l'Élysée. Mais le président n'est "pas entré dans le détail du contenu ni même des équilibres du texte", a assuré son entourage. 


J.F

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