Mobilisation sociale pour les salaires : que proposent les candidats à la présidentielle ?

Publié le 27 janvier 2022 à 15h12

Source : JT 20h Semaine

Des syndicats et organisations de jeunesse ont appelé à la grève et à une forte mobilisation dans la rue ce jeudi 27 janvier.
Ils réclament une hausse des salaires, dans un contexte économique d'inflation.
À quelques semaines de la présidentielle, c'est également un sujet sur lequel les différents candidats se positionnent.

C'est la préoccupation majeure des Français. La question du pouvoir d'achat mobilise jusque dans la rue, des syndicats et organisations de jeunesse ayant appelé à des manifestations un peu partout en France afin de réclamer des hausses de salaires. Et dans un contexte d'élection présidentielle, les candidats se saisissent également de ce sujet. 

Revalorisation du Smic et négociation par branche à gauche

À gauche, les candidats proposent, à différents niveaux, de relever le Smic horaire. Jean-Luc Mélenchon et Christiane Taubira se sont ainsi positionnés sur une augmentation à 1400 euros net par mois. Le candidat communiste Fabien Roussel propose, lui, que ce revenu minimal atteigne "rapidement" 1500 euros. Tout comme Yannick Jadot qui prévoit cependant d'atteindre ce niveau en fin de quinquennat. Quant à Anne Hidalgo, la candidate du Parti socialiste promet une augmentation de 15%, ce qui représenterait 200 euros net de hausse. Depuis janvier 2022, le montant du Smic est de 1269 euros net par mois. 

Au-delà de la revalorisation du Smic, certains candidats proposent une revalorisation plus large des salaires. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon comme Anne Hidalgo ont défendu l'idée d'une renégociation salariale par branche. Fabien Roussel assure, lui, vouloir imposer qu'aucune branche professionnelle ne puisse décider d'un seuil minimum inférieur au Smic. 

Yannick Jadot, dont le programme n'a pas encore été rendu public en intégralité, s'est particulièrement positionné sur la rémunération des fonctionnaires en annonçant le 17 décembre dernier un dégel du point d'indice qui sert à calculer le salaire des 5,7 millions d'agents publics. Fabien Roussel a, lui, souhaité une augmentation des salaires de la fonction publique de 30%. Anne Hidalgo, après avoir fait polémique en déclarant vouloir doubler le salaire des enseignants, s'est plutôt engagée dans son programme à ce que cette rémunération soit "portée progressivement au niveau de celui des cadres"

Hausse de 10% des salaires inférieurs à 2,2 Smic chez LR

Du côté des Républicains, Valérie Pécresse a promis une hausse de 10% de la rémunération nette des salariés modestes et de la classe moyenne du secteur privée. Celle-ci a cependant revu les modalités et le coût budgétaire de cette mesure, selon Les Échos. La candidate avait initialement proposé que les cotisations sociales vieillesse des salariés en dessous de 2,2 Smic soient entièrement transférées aux entreprises, afin d'augmenter le salaire net. Si l'État s'engageait à prendre en charge les 2/3 du coût de cette mesure, le reste était confié aux entreprises, ce qui avait suscité les critiques du patronat. 

Finalement, si la présidente de la région Ile-de-France est élue, une première baisse des cotisations sociales de 2,4% sera appliquée dès l'été pour tous les salariés. Les entreprises devront ensuite, de leur côté, se débrouiller durant le quinquennat pour que les salariés gagnant jusqu'à peu près 3000 euros par mois obtiennent l'augmentation promise de 10%.

Réduire les cotisations sociales du côté de l'extrême-droite

À l'extrême-droite, Marine Le Pen comme Eric Zemmour ont également fait des propositions sur la question des salaires. La candidate du Rassemblement nationale a ainsi proposé dans une tribune des Échos publiée en novembre, que les entreprises appliquent une hausse de salaire de 10% à leurs salariés gagnant jusqu'à trois fois le Smic, en échange de quoi, celles-ci seraient exonérées de cotisations patronales sur cette augmentation.

L'ancien polémiste a quant à lui proposé d'augmenter de 100 euros par mois les travailleurs au Smic "grâce à la baisse des impôts sociaux". Il souhaite aussi défiscaliser la prime de participation, qui permet de redistribuer les bénéfices de l'entreprise aux salariés, et la rendre obligatoire pour les entreprises de plus de 11 salariés. Actuellement, cette prime est obligatoire dans les entreprises à partir de 50 salariés. 

Eric Zemmour, dans son programme, veut par ailleurs exonérer totalement d'impôts et de cotisations sociales les heures supplémentaires. Aujourd'hui, celles-ci sont exonérées d'impôt sur le revenu dans la limite de 5000 euros par an et de cotisations sociales salariales dans la limite d'un taux de 11,31%. 

La question des salaires et du pouvoir d'achat est très présente dans cette présidentielle du fait d'un contexte économique d'inflation qui préoccupe les Français et auquel l'exécutif tente de répondre. Il y a deux jours, le Premier ministre Jean Castex a annoncé une revalorisation du "barème kilométrique" qui permet aux automobilistes de déduire de leurs impôts leurs frais professionnels de transport. De nombreuses branches, dans le secteur de l'hôtellerie et de la restauration notamment, sont aussi en train de signer des accords sur la hausse des salaires.


Aurélie LOEK

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