ÉCHANGE MUSCLÉ - En visite dans le quartier sensible de la Paillade, à Montpellier, Emmanuel Macron a été apostrophé ce mardi soir par un habitant qui lui a reproché de "faire des amalgames" à propos du salafisme.
Emmanuel Macron, en visite mardi dans le quartier sensible de la Paillade, à Montpellier, a eu un échange très vif à propos du salafisme avec un habitant qui a accusé l'ancien ministre de "faire des amalgames". Lors d'une réunion avec des responsables associatifs et des habitants, quelques heures avant son troisième et dernier meeting de "diagnostic" sur l'état de la France, l'ancien ministre a écouté longuement les difficultés rencontrées par les associations, notamment les plus récentes qui ont "du mal à trouver leur place".
"Ce que vous décrivez, c'est une assignation à résidence des quartiers, ça construit la frustration", a résumé Emmanuel Macron, ajoutant en plaisantant : "mais je préfère vos associations aux associations salafistes". L'ex-locataire de Bercy a aussitôt été pris à partie par un des participants : "vous êtes en train de faire un amalgame très grave, vous n'habitez pas dans le quartier". A quoi l'ancien ministre a rétorqué : "Oui, mais ça ne nous empêche pas de réfléchir ensemble."
. @EmmanuelMacron ne fait pas que savourer l'instant, il débat aussi "c'est très sain qu'on s'engueule" dit-il pic.twitter.com/5LDsWJbwzL — Ludovic Piedtenu (@LudovicPiedtenu) 18 octobre 2016
Un salafiste est un citoyen comme un autre
Un habitant du quartier de la Paillade à Macron
Puis, Emmanuel Macron a développé son argumentaire, refusant de changer de sujet tant que son interlocuteur n'avait pas compris son raisonnement. Interpellé sur le fait qu'"un salafiste [était] un citoyen comme un autre", Emmanuel Macron a répondu : "Il y a des associations qui ne respectent pas la loi de la République au nom de la religion, celles-là, je veux les démanteler."
"Vous faites de la surenchère", a-t-il reproché à son contradicteur qui évoquait l'état d'urgence et les multiples perquisitions sans résultat dans le quartier de la Paillade. "Ce n'est pas la religion de quelqu'un qui détermine les choses, quand une association déclare que les valeurs qu'elle porte sont supérieures à la République, il faut la démanteler", a répété l'ancien ministre. Puis, parti sur un autre sujet, Emmanuel Macron a conclu la discussion sur ces mots : "Il est très sain qu'on s'engueule pour clarifier les choses."