RÉACTIONS - Jeudi matin, les trois anciens présidents de la Ve République, Valéry Giscard d'Estaing, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont salué la mémoire de Jacques Chirac, disparu à l'âge de 86 ans. Un hommage à l'unisson, malgré des relations parfois tumultueuses avec leur pair tout au long de sa riche carrière politique.
A un moment ou un autre de leur carrière, ils ont ferraillé contre le grand fauve. Mais à l’heure du décès de Jacques Chirac, les anciens présidents de la République, Valéry Giscard d'Estaing, Nicolas Sarkozy et François Hollande, sont à l’unisson, ce jeudi matin, pour saluer la mémoire de celui qui occupa l’Elysée de 1995 à 2007.
"J’ai appris avec beaucoup d’émotion la nouvelle de la disparition de l’ancien président de la République Jacques Chirac. J’adresse à son épouse et à ses proches un message de profondes condoléances", a ainsi écrit Valéry Giscard d’Estaing, 93 ans, et qui a vécu une relation tumultueuse avec celui qui fut son Premier ministre entre 1974 et 1976. Une “cohabitation” entre le centriste et le gaulliste qui s'est terminée dans le fracas et une formule passée à la postérité : “Je ne dispose pas des moyens que j’estime aujourd’hui nécessaires pour assumer efficacement mes fonctions de Premier ministre”, avait déclaré Jacques Chirac, regard noir et mâchoires serrées, lors d’une lapidaire conférence de presse, annonçant sa démission de Matignon.
"Il n'a jamais rien cédé sur notre indépendance"
De son côté, Nicolas Sarkozy a tenu à saluer "la stature imposante et la voix si particulière de Jacques Chirac" qui "ont accompagné la vie politique française pendant un demi-siècle". "Il a incarné une France fidèle à ses valeurs universelles et à son rôle historique" et "il n'a jamais rien cédé sur notre indépendance, en même temps que sur son profond engagement européen", a poursuivi le résident de l’Elysée entre 2007 et 2012. "Sa ténacité, sa force de conviction, son empathie naturelle, et par-dessus tout sa capacité à surmonter les épreuves de la vie ont constamment forcé mon admiration et suscité mon respect", a ajouté Nicolas Sarkozy affirmant : "C'est sur son exemple que j'ai souhaité servir la France".
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Dans son message, celui qui avait soutenu Edouard Balladur en 1995 n’oublie toutefois pas qu’"il a pu nous arriver de nous opposer sur le plan politique". Une compétition pour le pouvoir entre les deux hommes qui atteindra son paroxysme en 2004 lors d’un recadrage en bonne et due forme du ministre des Finances par le président de la République. Le tout en direct à la télévision : "Je décide, il exécute", avait tranché, cinglant, le chef de l’Etat, lors du traditionnel entretien du 14-Juillet. Retiré de la vie politique, Jacques Chirac avait même poussé le vice en déclarant vouloir voter François Hollande en 2012 face au président sortant... Une "boutade" qui avait à l'époque fait grand bruit.
François Hollande, lui aussi, a réagi à la mort de Jacques Chirac. Les deux hommes, qui se sont plusieurs fois affrontés dans les urnes sur leurs terres corréziennes, s’était montré bien plus courtois tout au long de son mandat élyséen. A l’heure de la disparition de son prédécesseur de droite, l’ancien Président socialiste se souvient d’un "combattant", un "humaniste" et un "homme de culture" qui "avait su établir un lien personnel avec les Français".
Toutes les réactions, toutes les infos sur la mort de Jacques Chirac et l'hommage qui lui est rendu dans notre dossier spécial.