Nahel, 17 ans, tué par la police à Nanterre après un refus d'obtempérer

Violences suite à la mort de Nahel : le gouvernement occupe le terrain, entre apaisement et fermeté

par J.F
Publié le 29 juin 2023 à 16h18

Source : TF1 Info

Après une deuxième nuit de violences urbaines après la mort de Nahel, le gouvernement occupe le terrain, ce jeudi.
Elisabeth Borne, Gérald Darmanin ou encore Eric Dupond-Moretti s'efforcent de conjuguer fermeté et apaisement.

Apaisement mais fermeté. Telle est la ligne du gouvernement ce jeudi, deux jours après la mort de Nahel, tué par un policier et alors que des violences ont eu lieu dans plusieurs communes. Dans la matinée, plusieurs de ses membres se sont rendus dans les communes victimes de dégradations la nuit dernière : la Première ministre à Garges-lès-Gonesse (Seine-Saint-Denis) avec le ministre du Logement Olivier Klein, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin était à Mons-en-Barœul et Tourcoing (Nord), le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine) et à Fresnes (Val-de-Marne). 

L'objectif est d'éviter l'embrasement et la réédition des émeutes de 2005. Cette année-là, les banlieues des grandes villes s'étaient embrasées après la mort de deux adolescents, Zyed Benna et Bouna Traoré, électrocutés dans un transformateur en tentant d'échapper à la police à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Pour être certains de ne pas faire de faux pas, les membres du gouvernement ont finalement copié le ton du président Emmanuel Macron, qui a jugé "inexcusable" la mort de Nahel, mais qualifié d'"injustifiables" les violences urbaines qui ont suivi. Il s'agit pour l'exécutif d'assurer que la justice passera - le policier devrait être mis en examen, le parquet a requis son placement en détention - et d'empêcher et sanctionner les violences urbaines qui se sont étendues pendant la nuit de mercredi à jeudi.

Aussi, Elisabeth Borne a appelé à "éviter toute escalade, il y a un drame, la justice fait son travail. L'auteur du coup de feu devrait être mis en examen", a-t-elle dit à la presse. La cheffe du gouvernement a prôné "l'apaisement. Laissons la justice faire son travail", a-t-elle déclaré, tout en affirmant que "s'en prendre aux symboles de la République est intolérable".

Darmanin multiplie par 4 les effectifs de police pour la nuit prochaine

Jugeant les violences "insupportables", le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé le quadruplement des effectifs de police pour la nuit prochaine, tandis que son collègue de la Justice Eric Dupond-Moretti a réservé quelques flèches à la France insoumise (LFI), le parti de Jean-Luc Mélenchon accusé par la majorité et la droite de souffler sur les braises. "Tous ceux qui de façon irresponsable, et ils se reconnaîtront, crachent sur la police et sur la justice, sont aussi les complices moraux des exactions qui sont commises", a-t-il dénoncé.

"On est très vigilants", reconnaît un ministre, tandis qu'un autre prévient en petit comité qu'un "mot de travers peut susciter un emballement et mettre le feu". En attendant les résultats de l'enquête, le gouvernement justifie ses prises de positions par les images "choquantes", selon les termes d'Elisabeth Borne, qui montrent "une intervention qui n'est manifestement pas conforme aux règles d'engagement de nos forces de l'ordre".


J.F

Sur le
même thème

Tout
TF1 Info