"Managers de rue", poubelles anti-rats : à chaque candidat son idée choc contre la saleté à Paris

Publié le 4 mars 2020 à 14h58

Source : TF1 Info

CAMPAGNE - Des "managers de rue", la mécanisation du nettoiement ou encore des poubelles anti-rats : les candidats à la mairie de Paris multiplient les propositions sur le sujet de la propreté. Et pour cause : il s'annonce comme l'un des plus déterminants dans la campagne.

La saleté, présumée ou réelle, de la ville de Paris déchaîne les passions. Selon un sondage Ifop réalisé pour la Fondation Concorde publié le 24 janvier par L’Opinion, la propreté sera le sujet le plus déterminant dans le vote des Parisiens aux élections municipales, à 71%, devant la sécurité des biens et des personnes (67%), la lutte contre la pollution (66%) et la maîtrise des impôts (63%). Que proposent les candidats pour répondre à cette demande et faire de Paris une ville propre ? 

Anne Hidalgo, objectif un milliard

La maire sortante a assuré que le budget alloué à la propreté serait doublé, pour atteindre 1 milliard d'euros. Elle annonce aussi qu'un responsable serait présent dans chaque quartier au service des habitants. Elle propose aussi de jouer sur l'aspect punitif, en augmentant le prix des amendes pour ceux qui ne respecteraient pas les règles (sans préciser de montant), et en mettant en place un plan d'action 0 mégot dans les rues et dans les égouts.

Buzyn reprend le "manager de rue" de Griveaux

Misant autant sur la propreté que la sécurité, la candidate veut marquer le coup sur le tenue des rues parisiennes. Sans pour autant faire place nette parmi les propositions de Benjamin Griveaux, puisqu'elle a retenu la création des postes de "managers de rue". Au nombre de 1000, soit un "manager" pour 2000 habitants, ils auraient pour mission de signaler les problèmes liés à la voirie, la propreté ou les espaces verts, coordonner l'action des différentes directions, aller à la rencontre des habitants et des commerçants, en travaillant en lien avec les maires d'arrondissement. 

Autre proposition, formulée sur BFM, celle d'obliger "les gens qui souillent cette ville, ils la nettoient, donc il pourrait y avoir des travaux d'intérêt général"... bien que, comme le remarque BFM, cela relève du pouvoir du juge et non de la mairie. Comme Benjamin Griveaux, Agnès Buzyn veut déployer 2000 agents supplémentaires sur le terrain, et "spécialiser les agents de la ville sur le nettoyage des rues, en confiant l'intégralité de la collecte des ordures ménagères au privé". Aujourd'hui, les services municipaux assurent la collecte des déchets dans les 2e, 5e, 6e, 8e, 9e, 12e, 14e, 16e, 17e, et 20e, quand la collecte des autres arrondissements est déjà réalisée par des opérateurs privés.

L'ancien porte-parole du gouvernement souhaite créer un nouveau job : "manager de rue". Ils seraient 1000, soit un "manager" pour 2000 habitants. Ils auraient pour mission de signaler les problèmes liés à la voirie, la propreté ou les espaces verts, coordonner l'action des différentes directions, aller à la rencontre des habitants et des commerçants, en travaillant en lien avec les maires d'arrondissement. "Chacun aura en charge un pâté de maisons de cinq ou six rues", avait-il précisé dimanche 2 février, dans une interview au Parisien

Cédric Villani, l'appel de la technologie

Mercredi 5 février dans Le Parisien, Cédric Villani a déclaré vouloir "développer un outil de cartographie en temps réel du niveau de saleté des rues, avec des caméras installées sur des véhicules ou des vélos. Cela permettra entre 5 et 8% de gain d’efficacité immédiat." Sur son site internet, le candidat dit souhaiter faire appel aux nouvelles technologies via des "capteurs de remplissage des poubelles (...) pour optimiser les trajets des camions-bennes".

Il explique également qu'il souhaite "mécaniser le nettoiement" et remplacer progressivement les 30.000 poubelles de rue par des poubelles conçues pour ne plus attirer les rats, un dispositif déjà introduit sous l'actuelle municipalité. Enfin, il propose de transférer la compétence du nettoyage des rues aux maires d'arrondissements. "Nous établirons donc avec eux des contrats d’objectifs et de moyens. Nous leur transférerons également l’autorité hiérarchique sur les services de nettoiement de la direction de la propreté et de l’eau", lit-on sur son site internet

Rachida Dati, réorganisation et externalisation

Pour "faire de Paris une ville propre 24h/24 et 7j/7", la maire LR du 7e arrondissement propose de réorganiser la direction de la propreté avec "une plus grande mécanisation des tâches et une modernisation des techniques de nettoyage", la généralisation de "bridages d’intervention rapide" "pour agir efficacement dès qu’un signalement est donné", et de mener des expérimentations "pour intensifier la lutte contre la prolifération des rats".

Pour éviter que les poubelles ne débordent comme c'est la cas actuellement dans certains arrondissements de la capitale à cause des mouvements de grève bloquant les sites d'incinération, l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy propose de refonder l’organisation des services de la propreté. Dans un communiqué envoyé le 4 février, elle recommande "l’externalisation de la collecte des déchets" au privé. "Les agents de la Propreté de Paris pourront ainsi se concentrer sur le nettoyage des rues, avec la mécanisation des tâches et la généralisation d’un horaire de soirée jusqu’à 23h, toute l’année". 

David Belliard, une poubelle à 50 mètres de chaque Parisien

Le candidat écologiste veut déconcentrer "la gestion de la propreté au niveau des arrondissements pour garantir que les moyens soient adaptés aux besoins de chaque quartier". Le candidat souhaite également mécaniser ces tâches, en achetant du matériel améliorant les conditions de travail des agents et l’efficacité du nettoyage.

David Belliard propose également de redécouper la ville en plusieurs secteurs plus cohérents. "Cette amélioration de l’organisation passera notamment par l’affectation régulière des agents à une zone déterminée, ce qui augmentera l’efficacité des nettoyages par une meilleure connaissance des quartiers et de leurs besoins". Il estime que l’effort doit être accru dans certaines rues et certains quartiers, notamment le nord-ouest parisien.

Pour éviter les jets de déchets sauvages il veut que chaque Parisien se situe à 50 mètres d’une poubelle. Chaque corbeille de rue devra par ailleurs permettre le tri des déchets, à l'instar de ce qui se fait dans certaines stations de métro. Il milite aussi pour l'ouverture de toutes les toilettes publiques fermées et laissées à l’abandon, notamment dans le métro.

Danielle Simonnet, collecter les ordures le soir

Danielle Simonnet, candidate LFI en duo avec Vikash Dhorasoo, nous a indiqué qu'ils souhaitaient remunicipaliser tous les services de propreté privatisés et augmenter les effectifs grâce aux économies réalisées ; renforcer les liens entre la population et les agents de la propreté (DPE) ; et associer les habitants et habitantes à la gestion de leur quartier (entretien, aménagement, projets urbains). Enfin, pour éviter la prolifération des rongeurs, ils proposent de collecter les ordures le soir plutôt que le matin.


Justine FAURE

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