Michèle Rubirola, la maire qui n'aimait pas le pouvoir

Publié le 15 décembre 2020 à 16h58, mis à jour le 15 décembre 2020 à 17h52
La maire de Marseille, Michèle Rubirola a annoncé sa démission, le 15 décembre 2020, six mois après avoir été élue.
La maire de Marseille, Michèle Rubirola a annoncé sa démission, le 15 décembre 2020, six mois après avoir été élue. - Source : AFP

ABANDON - Six mois après son élection, Michèle Rubirola démissionne. Si la maire de Marseille invoque des raisons de santé, elle n'a jamais réussi à se faire aux responsabilités et devoirs imposés par la fonction.

Le scénario était-il écrit d’avance ? La maire de Marseille Michèle Rubirola a annoncé ce mardi 15 décembre sa démission pour raisons de santé. Elle souhaite laisser le siège de maire à son premier adjoint Benoît Payan, et prendre sa place en tant que première adjointe. Une inversion des rôles qui n’étonnera pas dans la cité phocéenne.

Dans un portrait de l’écologiste publié le 14 octobre dernier dans Le Monde, une petite phrase avait retenu l’attention. À l’ancien ministre socialiste François Lamy venu la rencontrer le 8 juillet, elle avait lâché : "Tu es au courant que je ne reste que trois mois ?" Elle confiait alors vouloir quitter son poste après une opération médicale prévue au mois de septembre. Ce à quoi il lui avait répondu : "Reste au moins jusqu’à la fin 2021". "Carpe diem ! Si je me fais écraser demain, je ne serai pas là. Si je ne me fais pas écraser, je serai toujours là", avait rétorqué Michèle Rubirola pour tenter de dissiper les doutes, ancrés jusque chez ses adjoints.

"La mise en scène, ce n'est pas mon truc"

L’ancienne médecin qui n'a jamais vraiment pris le temps de s'installer dans un bureau à l'Hôtel de Ville, n’a jamais caché qu’elle n’était pas à l’aise avec le pouvoir et tout ce qu'il impliquait. "Je n’aime pas parler dans un micro. La mise en scène, ce n’est pas mon truc. Il y en a qui sont très bons en théâtre, je n’en ai jamais fait, mais je crois que je ne serai pas très bonne", reconnaît-elle auprès de franceinfo

Ce mardi 15 décembre en annonçant sa démission, en creux, Michèle Rubirola a avoué qu'elle n'était pas vraiment à sa place. "Je suis une citoyenne de Marseille. Je n’ai pas derrière moi des années d’office public, de combats dans l’hémicycle, ou d’expérience politique. Et je n’ai pas été élue pour occuper un bureau ni pour jouir d’une place ou de ses attributs. Je n’ai jamais cherché le pouvoir pour lui-même. Je suis une militante et porteuse de projets", a-t-elle déclaré.

D’assurance devant les caméras et d'expérience en politique, son premier adjoint Benoît Payan, qu'elle a proposé à sa succession, n’en manque pas. "Benoît et moi c’est un peu le yin et le yang. Il est très politique, moi je n’apprécie pas la tambouille électorale. Fonctionner en binôme, déléguer, faire confiance, c’est une vision écolo de la politique. J’aimerais porter une autre façon d’être maire", disait-elle au Monde il y a quelques mois, distillant là encore quelques indices sur le futur de leur duo.

Pendant la campagne des municipales, elle avouait même à son complice "maire-bis, c’est un truc qui m’aurait été parfaitement. C’est dommage, ça n’existe pas". Aux opposants qui se demandaient parfois qui gouvernait à l'Hôtel de Ville, la réponse est désormais claire. 


Justine FAURE

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