RÉACTIONS - Le retrait de Benjamin Griveaux est une déflagration au sein de la campagne pour les élections municipales à Paris. Soutien affirmé, appel a respect de la vie privée et questionnement sur le fonctionnement de la démocratie... Voici les principales réactions à chaud des ténors politiques dans une campagne qui ne sera plus jamais comme avant.
Une déflagration. Un coup de théâtre jamais vu dans une campagne municipale de cette ampleur. Le retrait de Benjamin Griveaux de la course à la mairie de Paris a provoqué une onde de choc dans l'ensemble des équipes de campagne - de droite comme de gauche - en lice pour le poste de maire de Paris.
Dans le camp du candidat, à seulement un mois du scrutin, les mines étaient fermées ce vendredi matin. La secrétaire d’Etat Marlène Schiappa, le visage dissimulé derrière des lunettes noires, a reconnu au micro de LCI que ce n’était "pas un moment facile de la campagne". La députée LaREM Olivia Grégoire a salué la décision de Benjamin Griveaux et s’est dit "inquiète (…) que des vidéos anonymes touchant à la pudeur sortent aujourd’hui dans ces conditions". Puis a assuré que "la République en Marche ne lâchera pas Paris".
Depuis Le Havre, Edouard Philippe a exprimé "sa sympathie" envers celui qui fut porte-parole du gouvernement. Puis le Premier ministre s'est fendu d'un tweet dans lequel il adresse son total soutien à l'ancien candidat LaREM : "Je pense à Benjamin Griveaux qui a pris une décision en conscience. Une décision difficile. À présent il est urgent de laisser l'homme et sa famille en paix."
Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, a également réagi vivement en dénonçant les "boules puantes" et une "campagne de bassesse".
Les candidats prennent acte et soutiennent
Sur Twitter, les réactions politiques continuent de tomber. Chez les autres candidats briguant la mairie de Paris, tous prennent acte de la décision de Benjamin Griveaux et le soutiennent dans la violation de sa vie privée dont il fait l'objet.
Le candidat désormais sans étiquette Cédric Villani lui a adressé son "soutien plein et entier". "L’attaque indigne qu’il subit est une menace grave pour notre démocratie", a dénoncé l’ancien rival de Benjamin Griveaux. Rachida Dati, investie par le parti Les Républicains pour la campagne à Paris, a déclaré dans un communiqué que "les Parisiens méritent une campagne apaisée et digne, à la hauteur des enjeux majeurs pour l’avenir de Paris" tout en prenant acte du renoncement du marcheur.
J’adresse à Benjamin Griveaux, ainsi qu’à sa famille, mon soutien plein et entier dans cette épreuve. Je prends acte de sa décision difficile. L’attaque indigne qu’il subit est une menace grave pour notre démocratie. — Cédric Villani (@VillaniCedric) February 14, 2020
Le candidat des Verts David Belliard a, lui, réagi en appelant "au nom de l'ensemble des écologistes (...) au respect de chacun pour un débat démocratique serein" : "Le respect de la vie privée est un droit fondamental, aucun engagement public, politique, ne doit le remettre en cause". Puis ce dernier a assuré que "Paris mérite un débat respectueux, sur le fond des idées et des projets".
La candidate LFI Danielle Simonnet a quant à elle affirmé que "la politique mérite bien mieux que ces instrumentalisations de la vie privée dès lors qu'il s'agit d'adultes consentants. La boue, ça suffit". La maire de Paris Anne Hidalgo, candidate à sa réélection, a appelé de son côté "au respect de la vie privée et des personnes", estimant que ce dont est victime Benjamin Griveaux "n'est pas digne d'un débat démocratique".
Gaspard Gantzer, candidat du mouvement "Parisiennes, Parisiens", a lui aussi publié ce midi un communiqué : "C’est un moment grave pour notre démocratie, qui doit tous nous interroger collectivement. Nous vivons une époque où les frontières de la décence sont chaque jour franchies".
Indignation partagée par la classe politique
Dans un tweet, l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon a pour sa part demandé à ses troupes de ne participer "d'aucune façon au règlement de compte dont Benjamin Griveaux fait l'objet" en concluant de manière laconique : "Non, tous les coups ne sont pas permis". Le député européen Raphael Glucksmann s'est lui aussi indigné de la tournure prise par les événements, qualifiant cette histoire de "profondément dégueulasse et inquiétante pour la suite".
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