REPORTAGE - A six jours du premier tour des élections municipales, la candidate LR Rachida Dati a pu compter sur le soutien de l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, lundi 9 mars. Pour le plus grand bonheur des militants, parfois venus juste pour lui.
Le brouhaha, les exclamations, puis un silence quasi religieux. Lorsque Nicolas Sarkozy prend la parole ce lundi soir sur la scène de la salle Gaveau, l'attention est tout aussi intense que les applaudissements et les hourras qui ont accompagné son entrée sur scène aux côtés de Rachida Dati. N'en déplaise à la candidate LR à la mairie de Paris, certains n'avaient fait le déplacement que pour lui.
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"Je viens voir Nicolas Sarkozy", nous avait fièrement confié Joy, 25 ans, à l'extérieur de la salle. "Il est charismatique, je viens pour l'écouter parler", avait abondé Loris, 25 ans. "J'aimerais qu'il revienne, qu'il fasse oublier son mauvais départ." Un peu plus loin, un groupe de jeunes, toujours autour de la vingtaine, nous confiait également être "fan" de l'ancien chef de l'Etat, et là principalement pour avoir "la chance" de le voir sur scène. Celle-là même où il avait fêté sa victoire à l'élection présidentielle, le 6 mai 2007.
Cette popularité, Nicolas Sarkozy, personnalité politique préférée des sympathisants de droite avec 76% d’opinions favorables selon un sondage Elabe publié jeudi 5 mars, en est bien conscient. "Ça aurait été vraiment pas honnête d’avoir tant reçu des Français de la politique et de ne pas être parmi vous à un moment si important de la campagne dans la capitale", déclare-t-il face à un mur de téléphones, témoignage d'un auditoire qui veut conserver une trace de ce moment.
Toujours une référence, à la manoeuvre en coulisses
Restée debout à côté de lui, Rachida Dati, fidèle parmi les fidèles, ne boude pas son plaisir. Parmi les candidats, tout le monde sait qu'obtenir le soutien de l'ancien chef de l'Etat est un plus. Au siège des Républicains, on raconte être submergé de demandes, notamment pour des vidéos de soutien. Nicolas Sarkozy fait toujours figure de référence. Discret en apparence, il est omniprésent en coulisses dans ces élections municipales.
"Ça me fait plaisir de voir ce succès et cette dynamique", explique-t-il devant Gérard Larcher, Eric Woerth, Henri Guaino, Michèle Alliot-Marie, Christian Jacob, Jean-François Copé, Eric Ciotti, Hervé Morin ou encore Bruno Retailleau. Se projetant dans le futur, il s'adresse à son ancienne ministre de la Justice : "Bien sûr pour toi, ta famille, ceux qui t’aiment, mais aussi pour la France et la droite républicaine française. Parce que la droite républicaine française, elle n’a d’avenir que si elle est populaire, si elle est entendue par toutes les catégories sociales. Tant de fois la droite s’est trompée en choisissant telle ou telle catégorie. Rachida, c’est la capacité d’être entendue par la France du peuple, la France qui travaille, la France des usines."
"Il reste la référence à droite, le parrain"
Lors de sa courte allocution - moins de 10 minutes - Nicolas Sarkozy a loué la "fidélité", "le courage" et l'"énergie" de la maire du VIIe, qui en retour a exprimé sa "gratitude" et son admiration. Il s'est dit "fier" d'être son "ami" et son "soutien". Des mots qui pèseront assurément sur l'électorat de droite, à six jours du premier tour des élections, pour lequel l'ancienne ministre de la Justice est donnée en tête au premier tour avec 25% des voix.
Chez les militants non plus, personne n'est dupe. "C'est un soutien de poids, la cerise sur le gâteau", estime Florent, 18 ans, militant dans le 7e arrondissement de Paris. "L'essentiel ce soir était que notre famille soit rassemblée, qu'on envoie un signal fort", juge Nicolas, 23 ans. "Nicolas Sarkozy reste la référence à droite, le parrain. Il est toujours consulté, rien ne se passe sans lui. Il est d'une puissance terrible", observe Philippe, 63 ans. "Et si Dati gagne, il enverra un signal fort à Macron."