80KM/H - Jeudi soir, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a refusé de donner son opinion sur la future baisse de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires.
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb n'a pas souhaité répondre jeudi soir lors d'une réunion publique portant sur la limitation de vitesse à 80 km/h, mesure très controversée prévue par le gouvernement pour juillet, préférant utiliser "un joker". "Sur les 80km/h, j'aimerais avoir votre position", a demandé un participant de la réunion publique à laquelle participait le ministre de l'Intérieur à Rungis dans le Val-de-Marne dans le cadre de l'opération de communication pour le premier anniversaire du gouvernement. "Je prends un joker sur la question", a répondu en souriant Gérard Collomb, enchaînant sur la question suivante sous les rires d'une salle d'environ 150 personnes plutôt favorables à la politique du gouvernement.
Invité de RMC ce vendredi, le ministre de l'Intérieur a eu à nouveau du mal à apporter son soutien à la réforme voulue par le Premier ministre Edouard Philippe. "Le but recherché est le bon parce qu'il y a trop de morts sur nos routes", a concédé Gérard Collomb. "Mais il faut peut-être parler davantage aux départements", responsables des routes concernées par cette baisse. "Mais c'est le Premier ministre qui a décidé et tout ce que décide le Premier ministre me plaît", a lance Gérard Collomb un peu gêné.
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"L'ensemble du gouvernement est mobilisé" pour défendre la limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, a assuré de son côté le Premier ministre. Face aux critiques, Édouard Philippe s'est dit "prêt à assumer" l'"impopularité" de la mesure. "Réduire le nombre de morts et de blessés sur les routes françaises est un véritable enjeu de politique publique", a-t-il déclaré depuis Strasbourg.
Pour faire baisser la mortalité routière, l'exécutif a annoncé en janvier la réduction de 90 à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur 400.000 km de routes secondaires à double sens sans séparateur central (terre-plein, glissière). La limitation à 80 km/h est depuis plusieurs mois très critiquée à droite, parmi les automobilistes et dans les territoires ruraux.
Disant entendre les "coups de sang" et les "énervements", Emmanuel Macron avait expliqué qu'au terme de deux ans d'expérimentation, la mesure serait abandonnée si elle n'avait "pas d'efficacité" reconnue. Il a également dit que tout l'argent perçu par l'Etat en sanctionnant les contrevenants serait affecté aux "hôpitaux qui soignent les blessés de la route".