L'annonce d'un nouveau gouvernement serait imminente.Celui-ci doit intégrer les résultats des législatives et trancher le cas du ministre des Solidarités, Damien Abad, sous le coup d'une enquête pour tentative de viol.Ce remaniement permettra de clore une période de flottement pour l'exécutif.
Plus de deux mois et demi après la présidentielle, le quinquennat d'Emmanuel Macron va-t-il enfin commencer ? L'annonce imminente d'un nouveau gouvernement, intégrant les résultats des législatives, pourrait en être le signe. Attendu après le second tour de l'élection des députés, il serait finalement prévu "dans les prochaines" heures, selon la nouvelle présidente du groupe LaREM à l'Assemblée nationale Aurore Bergé.
Selon elle, une fois formé, ce "collectif" sera "là pour répondre aux préoccupations des Français", au premier rang desquelles celle sur le pouvoir d'achat. Il sera "installé définitivement, parce que nous sommes là pour durer", a-t-elle fait valoir dimanche sur LCI.
Des ministres sur le départ
Premier défi pour ce gouvernement : remplacer les trois ministres qui ont été battues lors des élections législatives. Il s'agit de la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon, de la ministre de la Transition écologique, Amélie de Montchalin et de la ministre de la Mer, Justine Bénin. La ministre des Outre-Mer, Yaël Braun-Pivet, devenue présidente de l'Assemblée nationale, devra également être suppléée.
Sujet sensible, le cas de Damien Abad (Solidarités) va aussi être tranché, alors que le ministre est sous le coup d'une enquête du parquet de Paris pour tentative de viol après la plainte d'une femme pour des faits qui se seraient déroulés lors d'une fête en 2010. "La Première ministre prendra la bonne décision dans les heures qui viennent" à son sujet, a assuré Aurore Bergé, en relevant qu'"à partir du moment où vous avez une enquête ouverte, on a ensuite des gens qui sont empêchés d'exercer leur fonction".
La tonalité est différente pour Chrysoula Zacharopoulou, la secrétaire d’État chargée du Développement qui se voit reprocher par des patientes des gestes assimilables selon elles à des "viols" quand elle exerçait comme gynécologue. Celle-ci a "clairement tout mon soutien", a indiqué Aurore Bergé.
Plusieurs noms cités ces dernières heures
Pour remplacer ces ministres sur le départ, quelques noms sont régulièrement cités ces dernières heures. Parmi eux, Frédéric Valletoux, maire Horizons de Fontainebleau et président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Philippe Juvin, député LR des Hauts-de-Seine, Jean Rottner, président LR de la région Grand-Est, ou encore Arnaud Robinet, maire Horizons de Reims (Marne).
Catherine Vautrin, ancienne ministre de la Cohésion sociale de Jacques Chirac un temps pressentie pour Matignon au lendemain de la présidentielle, pourrait également entrer au gouvernement, tout comme Jean-Marc Zulesi, député LaREM, Fabienne Keller, eurodéputée Renaissance. Joël Giraud et Sarah El Haïry, secrétaires d'État chargés respectivement de la Ruralité et de la Jeunesse dans le précédent quinquennat, pourraient aussi être de nouveau présents.
Quelles que soient les annonces cependant, selon Aurore Bergé, le point commun des nouveaux membres du gouvernement sera de "pouvoir partager la feuille de route qui a été choisie par les Français" avec l'élection d'Emmanuel Macron, laissant entendre que les oppositions réclamant un projet "amendé" en seront pour leurs frais. Le remaniement sera ensuite suivi de la Déclaration de politique générale de la Première ministre devant l'Assemblée, prévue mercredi, permettant de clore ce qui a paru comme une longue période de flottement pour l'exécutif.