Nicolas Hulot l’affirme, "l’humanité est au pied du mur"

par Ambre DEHARO
Publié le 12 septembre 2017 à 2h53, mis à jour le 12 septembre 2017 à 6h33
Nicolas Hulot l’affirme, "l’humanité est au pied du mur"
Source : Bertrand GUAY / AFP

CLIMAT – Dans un entretien avec les lecteurs du "Parisien", publié le 12 septembre, Nicolas Hulot revient sur la nécessité, selon lui, d’accélérer la transition énergétique pour assurer la continuité de l’espèce humaine.

On a souvent dit de lui qu’il était un "catastrophiste". Mais aujourd’hui, Nicolas Hulot explique dans Le Parisien qu’il avait une bonne raison : "Je ne faisais que répéter ce que les experts, écologistes ou pas, annonçaient". Et la réalité de ces derniers jours semble, plus que jamais, lui donner raison. Le bilan du passage des ouragans Irma et Jose dans les Caraïbes est lourd. À Saint-Martin et Saint-Barthélémy, la reconstruction va prendre du temps, et les populations ne sont pas à l’abri de nouveaux phénomènes semblables. Même chose pour Haïti, Cuba, et le sud des Etats-Unis, pour ne mentionner qu’eux. 

Réchauffement climatique, pollution (au diesel notamment), perturbateurs endocriniens… Nicolas Hulot se veut sur tous les fronts car telle est la force de sa conviction. "Je vous le rappelle, l’humanité est au pied du mur et nous sommes dans l’obligation absolue d’agir ensemble", martèle-t-il dans les colonnes du quotidien. "J’ai une cruelle conscience que ce qui se joue maintenant est déterminant pour la famille humaine", observe le ministre de la Transition écologique. "Le monde danse sur un volcan en éruption". Ce qui explique, dit-il, son entrée au gouvernement. La politique, justifie-t-il, alors que son rapprochement avec Emmanuel Macron lui est régulièrement reproché, "c’est la dernière étape de mon engagement : agir à l’intérieur. J’aurai tout essayé, je n’aurai pas de regrets. Et si je n’avais pas la foi dans la responsabilité qui m’est confiée, je ne serais pas là".

Casser les codes, et être efficace

En matière d'environnement, Nicolas Hulot le répète comme un mantra, il n’y a donc pas de droite ou de gauche, de camp à choisir, le temps n’est plus à l’affrontement politique en démocratie, mais bien au renouveau afin de pouvoir, demain, offrir mieux à l’espèce humaine. "Il faut casser les codes […] la situation est trop grave". Mais certains, notamment chez les écologistes, doutent de sa capacité réelle à pouvoir agir dans un gouvernement à l’agenda environnemental assez tardif, Emmanuel Macron ayant lui-même confié à Nicolas Hulot que ces sujets de préoccupation n’avaient pas été un axe prioritaire de sa campagne. Ce même Emmanuel Macron qui a expliqué lundi 11 septembre vouloir... "une réduction des exigences des normes environnementales et sociales" dans le logement.

Et si l’ancien présentateur télé affirme dans Le Parisien n’éprouver "aucun plaisir personnel à être ministre", il souhaite toutefois être jugé sur ce critère d'efficacité, "seule condition de [sa] présence au gouvernement".  Un gouvernement qu’il envisagerait de quitter s’il s’avérait que son action n’avait pas les effets désirés. Pour l’instant, il entend lutter fermement contre la pollution, notamment dans les grandes agglomérations. "Nous allons accompagner et aider financièrement à changer les véhicules pour pouvoir continuer d’accéder aux centres-villes", annonce-t-il. 

Plan climat de Nicolas Hulot : priorité aux voitures propres et aux travaux d’isolation des logementsSource : JT 20h Semaine
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Les contrats de transition

Le ministre souhaite également la mise en place de "contrats de transition", afin de ne pas laisser sur le carreau des milliers de travailleurs. "Il n’est pas question de fermer du jour au lendemain une centrale à charbon et de mettre des salariés au chômage", explique Nicolas Hulot. "Je vais prendre le temps d’identifier tous les secteurs concernés, territoire par territoire, et de construire avec eux des solutions pour l’emploi, pour le développement économique", précise-t-il.

Alors bien sûr, il est le premier à reconnaître qu’il ne peut, à lui tout seul, résoudre tous les points sensibles, et qu’il est également soumis aux pressions des acteurs des différents secteurs. "Les lobbys, je peux les sentir en permanence sur mes épaules", avoue-t-il ainsi. Mais il ne lâche rien pour autant : "La raison pour laquelle je continue à me battre, c’est que l'humanité à tous les outils pour faire face".


Ambre DEHARO

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