Le maire de Colombes compare les forces de l'ordre à la police de Vichy : Darmanin va porter plainte

Publié le 27 juillet 2020 à 12h36, mis à jour le 27 juillet 2020 à 19h03

Source : TF1 Info

POLÉMIQUE - Dans des propos tenus le 19 juillet dernier, le maire de Colombes (Hauts-de-Seine) compare les forces de l'ordre à la police de Vichy. Ce lundi il "regrette" que ses propos aient "porté à confusion" et rappelle son "soutien aux policiers et aux gendarmes". Mais le ministre de l'Intérieur va porter plainte, indique son entourage à LCI.

Les propos datent du 19 juillet, mais la vidéo a refait surface ce dimanche 26 juillet sur les réseaux sociaux. Lors de la commémoration du 78e anniversaire de la rafle du Vélodrome d’hiver, le maire EELV de Colombes, Patrick Chaimovitch, élu le 28 juin dernier, a déclaré : "Les policiers français, les gendarmes français qui ont obéit aux ordres de leurs supérieurs en mettant en œuvre la rafle du Vel d’Hiv, et d’autres rafles encore après et ailleurs, sont les ancêtres de ceux qui, aujourd’hui avec le même zèle, traquent les migrants, les sans-papiers, les déboutés des droits humains."

Le lendemain, sur Twitter, le maire évoque la cérémonie comme "un moment émouvant au cours duquel j’ai tenu à faire le lien entre la rafle du Vel d’Hiv et d’une part tous les génocides avant et après le nazisme ; d’autre part les migrants pourchassés partout en Europe parce qu’ils sont différents".

Ces propos ont indigné les forces de l'ordre et leurs représentants, qui ont appelé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à sévir. Ce dernier a réagi dimanche soir. Dans un tweet, il a indiqué : "Si les propos scandaleux et insupportables envers la police et la gendarmerie de la République sont confirmés, je déposerai plainte envers le maire de Colombes qui a comparé les forces de l’ordre à la police de Vichy." Son entourage a confirmé à LCI ce lundi que le ministre allait porter plainte contre le maire de Colombes.

Le maire fait part de ses "regrets" et rappelle son "soutien aux policiers et gendarmes"

Ce lundi 27 juillet, Patrick Chaimovitch a indiqué dans un communiqué "regretter que (s)on propos ait pu porter à confusion" et rappelle son "soutien aux policiers et aux gendarmes qui exercent la lourde responsabilité républicaine de sécurité dans des conditions extrêmement difficiles". "Il n'y a pour moi aucune comparaison possible entre police et gendarmerie d'un Etat démocratique d'une part, et police et gendarmerie de l'État pétainiste d'autre part", ajoute-t-il, réfutant tout parallèle entre "le sort des migrants" et celui "des Juifs promis à l'extermination".

Ce lundi en fin d'après-midi, entre 100 et 150 policiers des syndicats Alliance et Unité SGP Police-Force Ouvrière ont manifesté devant la mairie de Colombes. Une délégation de la mairie a été à la rencontre des manifestants pour proposer une réunion à l'Hôtel de Ville, sans le maire absent ce lundi, mais les syndicats ont refusé.

Les 16 et 17 juillet 1942, quelque 13.000 Juifs avaient été arrêtés à leur domicile par des policiers et gendarmes français avant d'être rassemblés au Vélodrome d'Hiver pour être ensuite envoyés en camp de concentration, d'où beaucoup ne ne sont jamais revenus.


La rédaction de TF1info

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