POLLUTION - Le Conseil de Paris débattait mardi des préconisations d'élus de plusieurs bords dans un rapport sur le devenir de la rocade parisienne empruntée chaque jour par plus d'un million de personnes. Anne Hidalgo a réitéré son soutien aux principales propositions, dont le passage à 50 km/h, appelant à une réflexion partagée avec les communes de banlieue. Le concertation commencera en juillet.
Des préconisations "parfaitement cohérentes et dans le prolongement des actions engagées par l’équipe municipale depuis 2014". C'est ainsi que la maire de Paris, Anne Hidalgo, avait qualifié fin mai les conclusions de la Mission d'information et d'évaluation sur le périphérique parisien lancée à l'automne et associant des élus de tous les groupes politiques du Conseil de Paris. Ce rapport qui compte 40 mesures est le fruit d''une "méthode de travail résolument collective qui a permis de faire émerger un consensus inédit", avait par ailleurs estimé l'élue dans un communiqué.
Pour rappel, cette mission propose notamment à l'horizon 2020/2030 d'abaisser la vitesse de 70 à 50 km/h et de réduire le nombre de voies à deux fois trois voies (contre 4 à 5 à certains endroits actuellement), dont une sera réservée aux véhicules "propres" (covoiturage, voitures électriques, hybrides, transports en commun, etc.). Elle prône également l'interdiction de la rocade aux poids-lourds en transit, la mise en place de revêtements antibruit ou encore le filtrage de l'air dans les tunnels.
Une concertation dès juillet
Mardi, au Conseil de Paris, Anne Hidalgo a salué "un travail absolument déterminant pour l'avenir du Grand Paris", affichant sa volonté de "réduire la pollution" en réduisant "le trafic et la circulation des véhicules les plus polluants". Pour la maire de Paris, il serait "irréalisable de fermer le périphérique du jour au lendemain, mais il peut être une ressource pour un changement radical".
"Il n'est plus possible de conserver une balafre de deux fois quatre voies", a insisté l'édile, validant les principales mesures du rapport, réduction de la vitesse, voie réservée aux transports en commun et aux véhicules propres, fermetures temporaires ou encore végétalisation des abords. Pour autant, "personne ne peut décider seul de ces transformations", a-t-elle estimé, vantant la création d'une "nouvelle structure de gouvernance partagée" incluant les communes voisines du boulevard circulaire. "Cet espace nous permettra de décider ensemble du projet et du calendrier", a conclu la maire de Paris. La première réunion de ce type est prévue le 12 juillet prochain à Malakoff.
Fin mai, les élus d'opposition LRI ont déploré que la mission à l'origine du rapport se soit concentrée sur le seul boulevard périphérique, délaissant les 1.700 kilomètres de voirie "engorgés par 6.000 chantiers en cours". La maire ex-LR du 9e arrondissement Delphine Bürkli a déploré des "incantations" qui ne feront pas "disparaître" le trafic, plaidant pour l'instauration d'un péage urbain aux entrées de la capitale. Eric Azière, rapporteur UDI du rapport, a défendu "l'impératif de concertation" sur ce sujet, afin selon lui de ne pas rééditer l'expérience de la fermeture des voies sur berges "décidée unilatéralement". "Ce sont des idées intéressantes", a relevé l'élue Larem Marie-Laure Harel, plaidant toutefois pour des "études d'impact" pour éviter les effets indésirables sur le trafic, citant elle aussi le cas des voies sur berges. Son groupe s'est abstenu sur l'adoption du rapport.
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