Perquisitions en Gironde : l'ultra-droite en France, c'est quoi ?

Publié le 20 janvier 2016 à 16h52
Perquisitions en Gironde : l'ultra-droite en France, c'est quoi ?

ZOOM – Des perquisitions administratives ont été menées en Gironde chez trois personnes liées à la "mouvance de l'ultra-droite", a-t-on appris mercredi matin. Mais que désigne ce terme ? Metronews fait le point.

L'un avait chez lui une trentaine d'armes à feu. Un autre avait été condamné en 2014 à trois ans de prison dont 18 mois fermes pour avoir lancé un cocktail molotov sur la mosquée de Libourne. Les perquisitions administratives menées mardi en Gironde chez trois personnes, dont un père et son fils, ont été effectuées "dans les milieux de l'ultra-droite violente", ont fait savoir les forces de l'ordre. Mais au fait, c'est quoi l'ultra-droite ?

► Que signifie ce mot ?
Le Larousse définit le préfixe "ultra" comme l'indication d'un "dépassement, un degré extrême ou excessif", le mot désignant une "personne qui pousse à l'excès ses opinions". L'ultra-droite, c'est en effet la frange la plus radicale de l'extrême-droite, des catholiques intégristes aux skinheads.

► Qui désigne-t-il ?
La nébuleuse de l’ultra-droite, qui s'était notamment mobilisée en marge de la contestation contre le mariage gay, est composée d'une ribambelle de groupuscules aux sensibilités diverses, qui gravitent à la droite du FN. "Cela va des skins, organisés autour de Blood and Honour ou de Hammerskin, en passant par les 'maisons de l’identité' comme en Bretagne et a Lyon, les Jeunesses nationalistes d’Alexandre Gabriac, et jusqu’au Picard Crew", décrivait en 2013 dans les colonnes de Libération le spécialiste de l'extrême-droite Jean-Claude Camus.

La même année,  Le Figaro  divulguait une note de la sous-direction de l'information générale, soulignant que pour pour les services de renseignements, cette mouvance s'articule autour de trois galaxies : les "identitaires", qui se sont illustrés par des actions coup-de-poing contre "l'islamisation de la société", et sont emmenés par le Bloc identitaire; les "ultranationalistes", qui selon la note des renseignements, partagent une même "idéologie anticommuniste, antisémite, raciste et xénophobe"; puis les cercles autonomes de la branche "skinhead", qui se veulent "défenseurs de la race blanche".

En 2013, après la mort de Clément Méric, ce militant antifasciste tué à Paris lors d'une altercation avec des skinheads proches des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), plusieurs groupuscules avaient été dissous : les Jeunesses nationalistes révolutionnaires et la mouvance dont elle était le bras armé, Troisième Voie, mais aussi l'une des plus vieilles formations de la droite ultra, l’Œuvre française, "organisée comme une milice privée avec des camps de formation de type paramilitaire", selon les mots de Manuel Valls, ministre de l'Intérieur à l'époque.

Combien de militants ?
Cette ultra-droite trouve de nombreuses ramifications en Europe, par exemple en Grèce avec les néo-nazis d'Aube dorée. Mais s'ils sont très présents sur Internet (au sein de la fameuse "fachosphère"), ces militants radicaux, parfois adeptes de méthodes musclées et du bras tendu, sont extrêmement minoritaires en France : leur nombre est estimé à 3.000 individus au maximum.

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La rédaction de TF1info

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