CAMPAGNE - L’ancienne ministre de la Santé a affirmé lundi n’avoir pas eu de contact avec la mairie de Paris sur un éventuel plan d’action contre le coronavirus lorsqu’elle était au gouvernement. Une affirmation aussitôt démentie par l’équipe de campagne d’Anne Hidalgo, preuve à l’appui.
Si l’épidémie de coronavirus se rapproche de la France, avec le nord de l’Italie en état d’alerte, les élections municipales aussi ne sont plus très loin. Lundi 24 février, la gestion du Covid-19 a donné lieu à une passe d’armes entre Agnès Buzyn et Anne Hidalgo, toutes deux candidates à la mairie de Paris.
C’est l’ancienne ministre de la Santé qui a dégainé dans la matinée, en estimant au micro d’Europe 1 que les agents municipaux de la capitale ne sont pas préparés. La candidate LREM a par ailleurs affirmé n’avoir eu aucun contact direct avec la mairie de Paris, lorsqu’elle était au ministère, sur un éventuel plan de confinement de la capitale.
Un mensonge, a répondu Emmanuel Grégoire, premier adjoint et directeur de campagne d’Anne Hidalgo. "Fin janvier, la maire avait elle-même saisi la ministre pour lui poser un certain nombre de questions sur les dispositifs à mettre en œuvre. L’ex-ministre semble oublier, mais elle lui a répondu", a-t-il expliqué sur Europe 1 toujours. Lors d’une conférence de presse, l’adjoint a par ailleurs fourni les copies de deux lettres destinées à appuyer ses propos. Le premier courrier, daté du 31 janvier dernier, est adressé par Anne Hidalgo à Agnès Buzyn. La première indique notamment à la seconde que "la Ville de Paris se mobilise pour contribuer à la veille sanitaire mise en place au niveau national par le Ministère des Solidarités et de la Santé".
Ce matin Agnès Buzyn affirmait qu’Anne Hidalgo n’avait pas préparé l’arrivée du Coronavirus et qu’elle n’avait eu aucun contact avec la mairie de Paris sur l’épidémie lorsqu’elle était ministre. La mairie de Paris publie ce soir le courrier qui prouve l’inverse pic.twitter.com/xhjuanhA7p — Raphael Vantard (@raphaelvantard) February 24, 2020
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"Je vous remercie vivement de votre mobilisation"
La deuxième lettre, réponse de la ministre à la maire, est datée du 12 février : "Vous m'avez fait part des dispositions prises par la Mairie de Paris et ses équipes sur les informations et recommandations du Ministère en charge de la Santé, relatives à l'épidémie de coronavirus 2019 n-CoV en Chine et je vous remercie vivement de votre mobilisation, ainsi que de celle de vos services", écrit Agnès Buzyn.
Point presse sur le #coronavirus : Ce matin sur @Europe1 , @agnesbuzyn a tenu des propos à la fois inexacts et mensongers. @Anne_Hidalgo , maire de #Paris , a bien pris des mesures et a écrit à la Ministre de la santé, qui lui a répondu. La situation appelle de la responsabilité. pic.twitter.com/RKcqVAZNVP — Emmanuel GREGOIRE (@egregoire) February 24, 2020
Pour Emmanuel Grégoire, "l'ex-ministre s'est laissée aller à un tout petit peu de polémique politicienne". "Je crois vraiment que le sujet n'y invitait pas, et sur le fond, et sur la forme. C'était une grave faute politique", tacle-t-il.
Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a lui aussi réagi en pointant du doigt des propos indécents "en particulier de la part de celle qui a quitté son ministère en pleine crise du coronavirus".
Indécent en général. Indécent en particulier de la part de celle qui a quitté son ministère en pleine crise du #coronavirus . #Paris #municipales #Hidalgo #Buzyn https://t.co/64EeK4OlHq — Olivier Faure (@faureolivier) February 24, 2020
L’entourage d’Agnès Buzyn tente de temporiser de son côté, rapporte Le Parisien : "Ce que la candidate a voulu dire, c'est qu'il faut davantage d'anticipation de la part de la Ville et une meilleure coordination avec les services du ministère. Agnès Buzyn n'a jamais dit que la Ville n'était pas prête mais que la Ville n'aidait pas assez l'Etat", a précisé auprès du quotidien Marie-Laure Harel, porte-parole de la candidate LaREM.