MADAME IRMA - Chroniqueuse dans l'émission de Thierry Ardisson, "Les terriens du dimanche", la porte-parole de la France insoumise Raquel Garrido, s'est félicitée du succès de la manifestation du samedi 23 septembre dans l'émission diffusée le dimanche 24. Sauf que le programme a été enregistré le jeudi... L'intéressée nie pourtant avoir menti et se défend.
Il n'a pas fallu très longtemps à la nouvelle émission de Thierry Ardisson, "Les terriens du dimanche", diffusée tous les dimanches à 19h sur C8, pour connaître sa première polémique. Et celle-ci est liée à l'une des chroniqueuses les plus médiatiques du show : Raquel Garrido, porte-parole de la France insoumise. Dans l'émission du dimanche 24 septembre, Raquel Garrido se félicite du "succès" rencontré par la manifestation organisée par sa formation, la veille, le 23 septembre. Jusqu'ici, rien d'inattendu. Sauf que l'émission a été enregistrée.
Sur C8, Garrido se félicite d'une manifestation qui n'a pas encore eu lieu https://t.co/Wk2eonxGnk pic.twitter.com/3mhRFQ56VQ — Arrêt sur Images (@arretsurimages) 26 septembre 2017
Mardi, le service "Check News" du quotidien Libération publie un article, rédigé en réponse à la question d'un internaute : "Raquel Garrido parle d'une manifestation réussie [celle du 23 septembre] dans "Les terriens du dimanche". Or l'émission diffusée le dimanche 24 (je crois) aurait été enregistrée avant la manifestation. Est-ce vrai ? Si oui, est-ce légal de mentir ainsi ?
Oui, @RaquelGarridoFI a bien vanté le succès de la manif de samedi lors d'une émission enregistrée le jeudi https://t.co/ii4GcIDGei pic.twitter.com/0HXGebjbem — Libération (@libe) 26 septembre 2017
Dans la réponse de Libération, on peut lire que, "à trois reprises, Raquel Garrido évoque la marche du 23 septembre en disant 'hier'... A la troisième fois, les autres chroniqueurs semblent en rire", et que "Télé Paris, la boîte de production des 'Terriens du Dimanche', nous a en effet confirmé que l'émission avait été enregistrée, comme c'est toujours le cas, le jeudi précédant le dimanche de diffusion". Et de conclure : "Mentir n'est pas illégal. Ni feindre le direct quand on est en différé."
L'histoire aurait pu s'arrêter là, mais Raquel Garrido à décider de répondre et de s'offusquer de l'article de Libé. S'en suit un dialogue de sourds sur Twitter entre la porte-parole de la France insoumise et les journalistes du service "Désintox" de Libération, qui a écrit l'article. En voici quelques morceaux choisis.
J'attends votre article sur le 10, 9, 8.. du jour de l'an enregistré en amont. Ou sur ONPC tourné le jeudi. Vs les traiterez de menteurs? — Raquel Garrido (@RaquelGarridoFI) 26 septembre 2017
Tourner une séquence par anticipation quitte à la couper au montage ce n'est pas mentir, vous le savez bien. Retirez-le et on reste là. — Raquel Garrido (@RaquelGarridoFI) 26 septembre 2017
Parce que me traiter de menteuse c'est de la pure diffamation. Vous n'avez qu'un but, me disqualifier (et la manif). Vous faites de l'intox. — Raquel Garrido (@RaquelGarridoFI) 26 septembre 2017
Aucune Desintox à l'horizon vu qu'au moment de leur diffusion Dimanche, les propos sont tout simplement exacts. J'avais raison. — Raquel Garrido (@RaquelGarridoFI) 26 septembre 2017
Pour se défendre, Raquel Garrido use de plusieurs arguments : d'autres émissions ont déjà utilisé commenté l'actualité "par anticipation", qu'il est possible de retirer la séquence du montage, qu'associer cette pratique à du mensonge relève de la diffamation, et qu'au moment de la diffusion ses propos sont exacts.
Savoir en avance qu'une manif va être réussie est un métier, pour @johanhufnagel . C'est aussi la super organisation de la @FranceInsoumise . pic.twitter.com/rEVS5ioYCQ — Raquel Garrido (@RaquelGarridoFI) 27 septembre 2017
Bande de minables et bravo @RaquelGarridoFI moi je te soutiens et je t'aime bien.Laisse les hurler en meute de misogynes! https://t.co/W82uycdWaa — Bourgeoise-Bohème🌍 (@BourgeBoheme) 27 septembre 2017
Par la suite, Raquel Garrido a même exhumé plusieurs tweets de Johan Hufnagel, directeur délégué de Libération, sur le traitement en amont de la manifestation de la France insoumise du 18 mars dernier, et partagé un tweet assimilant les critiques à une "meute de misogynes". Résultat : de nombreux médias ont relayé la polémique, et beaucoup en rient.
Raquel Garrido félicite le PSG pour sa large victoire 6 - 1 ce soir face au Bayern Munich #PSGFCB — FC Buvette (@FCBuvette) 27 septembre 2017
On se moque de Raquel Garrido, mais Gary Hobson faisait pareil dans "Demain à la une", et c'était un héros pic.twitter.com/aU2AnYYMyc — Paul Aveline (@PaulAveline) 27 septembre 2017
Ça y est, on connaît le montant du contrat signé entre Raquel Garrido et Bolloré 😂 #LaVoyanceInsoumise pic.twitter.com/Aw8igfTFOl — Antoine 🐘 (@Ant1Adam) 27 septembre 2017
Selon Raquel Garrido, les JO de 2024 se sont bien déroulés et ont été un succès. #garrido #raquelgarrido #C8 #lasttweet #SalutLesTerriens pic.twitter.com/gwCJMlutWc — C'estPourNous (@Dites____Moi) 27 septembre 2017
Une friction par tweets interposés qui intervient d'un contexte bien particulier pour le parti de Jean-Luc Mélenchon. Le 23 septembre, jour de la dernière manifestation de la France insoumise, plusieurs médias dont Libération avaient notamment annoncé la création d'un média estampillé FI, appelé tout simplement "Le Média". Et la directrice de la communication du leader de la FI, Sophia Chikirou, d'assurer que ce site sera "pluraliste", et non pas le "média de Mélenchon".