Paris : Anne Hidalgo porte plainte contre Gabriel Attal après une critique virulente de sa gestion

S.M
Publié le 23 novembre 2022 à 15h12, mis à jour le 23 novembre 2022 à 17h08
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Source : L'Invité Politique

Le ministre des Comptes publics a dénoncé ce mercredi sur France Inter le "système délirant" à Paris, sur sa politique de logements de la capitale.
Gabriel Attal a fait le parallèle avec une "pyramide de Ponzi".
Anne Hidalgo porte plainte, estimant que ces propos "portent atteinte à l'honneur" de la capitale.

Des propos qui ne passent auprès de la mairie. Le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, a dénoncé, ce mercredi 23 novembre sur France Inter, le "système absolument délirant" à Paris, sur la politique de logement social de la capitale, auquel il a dit avoir mis fin à son arrivée à Bercy, il y a quelques mois. Un système qui relève, selon le ministre, d'une "pyramide de Ponzi", mis en place depuis 2015, sous la présidence Hollande.

Dans le détail, ce système, appelé "loyers capitalisés", a été mis en place de façon "dérogatoire", a précisé Gabriel Attal sur France Inter. Le principe : "Vous endettez la ville sur des années en préemptant des logements et vous récupérez les loyers de décennies à venir auprès des bailleurs sociaux pour équilibrer un budget aujourd'hui", a-t-il égrené. Mais "la réalité, c'est qu'il y a plus d'un milliard d'euros désormais d'endettement en plus pour la ville de Paris lié à ce système. Honnêtement, ça relève du Ponzi" a-t-il poursuivi.

Des propos très durs : la "pyramide de Ponzi" tient son nom de Charles Ponzi, un escroc célèbre qui avait mis en place, à Boston, dans les années 1920, un montage financier frauduleux consistant à rémunérer les investissements de clients avec les fonds de nouveaux entrants. 

Plainte pour diffamation

Ce passage médiatique n'a pas manqué de faire réagir à gauche. Le sénateur socialiste, Rémi Féraud a ainsi dénoncé, sur Twitter, comme étant "grave et irresponsable" la comparaison d'une "inscription budgétaire autorisée" par Bercy à un "montage financier illégal".

Le premier adjoint à la mairie de Paris Emmanuel Grégoire s'est aussi insurgé : "A la maladresse dans les chiffres succède l’indécence des mots. Comparer un dispositif salué qui permet la création massive de logements sociaux à un système mafieux qui a détruit des vies est susceptible de poursuites judiciaires. Ressaisissez-vous", a-t-il écrit sur son compte Twitter.

Peu après, Anne Hidalgo a annoncé qu'elle portait plainte contre Gabriel Attal. "Devant tant de mensonges qui portent atteinte à son honneur et à sa crédibilité, Paris porte plainte pour diffamation à l'encontre du ministre des Comptes publics", a-t-elle déclaré. Anne Hidalgo a également appelé, dans un communiqué, la Première ministre Elisabeth Borne à "faire cesser ce harcèlement". 

Les relations entre le gouvernement et la mairie de Paris se sont nettement détériorées depuis l'annonce par Anne Hidalgo d'une hausse drastique de la taxe foncière dans la capitale. La maire avait justifié ce revirement - elle s'était engagé à ne pas le faire durant sa campagne municipale - par l'absence de compensation financière de l'État et par la nécessité de maintenir ses objectifs de lutte contre le réchauffement climatique. 


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