POLITIQUES : POURQUOI TANT DE HAINE ? - Posez toutes vos questions à Marie-Aline Méliyi et ses invités - 24 Heures en Questions

par Bastien BONO
Publié le 31 juillet 2017 à 17h14, mis à jour le 1 août 2017 à 15h57
POLITIQUES : POURQUOI TANT DE HAINE ? - Posez toutes vos questions à Marie-Aline Méliyi et ses invités - 24 Heures en Questions

POLITIQUE - Ce soir, comme tous les soirs, dans "24 heures en questions", vous avez la possibilité de poser toutes vos questions à Marie-Aline Méliyi et ses invités sur le thème du jour : panne de confiance des Français pour la et les politiques. Ils vous répondent dès 18h10.

Pour exprimer leur mécontentement, les Français ne manquent pas d’imagination. Après les entartages de Chevènement et Bayrou en 2002, la dernière période électorale a mis à l’honneur l’enfarinage, notamment auprès de Valls, fin 2016, ou Fillon, peu de temps avant le premier tour de la présidentielle. On a également retenu l’œuf lancé sur la tête d’Emmanuel Macron au Salon de l’Agriculture, ou le verre d’eau lancé à la figure Myriam El Khomri pendant la campagne des législatives. Si les dégâts de ces attaques pâtissières se limitent à tâcher les vêtements et l’amour-propre de leurs victimes, la violence envers les femmes et les hommes politiques est montée d’un cran pendant cette campagne, allant désormais jusqu’à l’agression physique directe. Ainsi, la gifle donnée par un jeune breton à Manuel Valls en décembre 2016 a été très médiatisée, ainsi que l’agression de Nathalie Kosciusko-Morizet en juin dernier a créé la polémique. Dernier fait en date, le coup de poing asséné sur la tempe de Laurianne Rossi, députée La République En Marche qui tractait sur un marché. En réalité, ces incidents traduisent une méfiance, une colère, voire une détestation grandissantes des Français envers la et les politiques. Cela peut s’expliquer par une perte de confiance dans les élus et dans le système démocratique. Ainsi, si une majorité des français (56% selon une étude CEVIPOF de 2017) s’intéressent à la politique, ils sont 57% à estimer que la démocratie fonctionne mal, et plus grave, 77% à penser qu’elle fonctionne de moins en moins bien (en hausse de 14 points depuis 2014, enquête Ipsos-Soprea Steria de 2016). Dans le Baromètre de la confiance politique CEVIPOF de 2015, 88% des français considéraient que « les responsables politiques se préoccupent peu ou pas des gens comme eux ». Dans la même enquête, 54% des français avaient comme premier mot en tête « déception » à l’évocation de leurs élus. Le système électif, qui pousse les politiques à faire une surenchère de promesses et à passer une grande partie de leur mandature en campagne pour se faire réélire, génère cette déception générale. Cette déception participe avec les effets de la crise financière à l’exacerbation du sentiment de déconnexion entre les élus et leurs administrés. Ce désarroi a été exploité par des candidats de tout bord pendant les dernières campagnes, allant jusqu’à une « hystérisation » de franges de militants. La séquence des affaires, qui a touché de nombreux politiques et partis salit l’image de la politique et accélère la rupture du lien entre politiques et peuple. Enfin, certains discours politiques entretiennent cette défiance des français envers leurs élus, mais aussi envers les institutions judiciaires ou médiatiques. Et dans les urnes, cela se traduit par une explosion de l’abstention et du vote blanc depuis 30 ans. En 2017, c’est d’ailleurs elle qui recueillait la majorité des « voix », 25,44% au second tour de la présidentielle, et 57,36% au second tour des législatives, des records. Et si on considère l’ensemble des suffrages non exprimés (abstention, blancs, nuls), on atteint 61,56% et 34%. Alors, risque-t-on  d’assister à une escalade de la violence ? Le renouvellement des institutions est-il une condition au rétablissement de la confiance entre politiques et peuple ? La loi de moralisation de la vie publique votée la semaine dernière peut-elle aider à reconstituer ce lien ? Quels sont les moyens pacifiques d’expression de la colère et la déception des français ?

Pour poser vos questions, rendez-vous sur le page Facebook de l'émission, ou sur Twitter, #24henquestions !

Les invités :

Dominique DE MONTVALLON

Éditorialiste

Stéphane ZUMSTEEG

Directeur du Département Opinion à l'IPSOS

Frédéric DELPECH

Journaliste et chroniqueur à LCI

Alexandre DEVECCHIO

Journaliste au Figaro


Bastien BONO

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