DÉCRYPTAGE - Auditionné ce mercredi par la commission d’enquête sénatoriale, Alexandre Benalla a notamment été interrogé sur l’autorisation de port d’arme dont il a bénéficié en octobre 2017. Néanmoins, les circonstances de cette autorisation demeurent encore assez floues.
C’est un mystère que l’audition d’Alexandre Benalla, ce mercredi au Sénat, ne sera pas totalement parvenue à lever. Pour quelles raisons et dans quelles conditions cet ancien chargé de mission de l’Élysée a-t-il pu obtenir une autorisation de port d’arme ?
Petit rappel : Alexandre Benalla obtient en octobre 2017 une autorisation de port d’arme émanant de la préfecture de police de Paris. Sur l’arrêté d’autorisation, on peut y lire qu’Alexandre Benalla est "chargé d’une mission de police" justifiant ainsi cet avis positif. Pourtant aujourd’hui, lui et ses supérieurs hiérarchiques à l’Élysée assurent qu’il n’était pas en charge de la sécurité d’Emmanuel Macron, mais seulement de la coordination des différents services de sécurité du Président de la République.
Plus étonnant encore, cette autorisation survient après un premier refus, en juin 2017, du ministère de l’Intérieur. Interrogé sur les raisons de ce refus, Gérard Collomb avait indiqué lors de son audition à l’Assemblée nationale en juillet dernier que "monsieur Benalla ne remplissait pas les conditions requises, l'exposition à des risques exceptionnels d'atteinte à sa vie, pour se voir délivrer une telle autorisation ministérielle".
Une demande de port d’arme "à titre personnel"
Pourtant, quatre mois après cet avis défavorable, Alexandre Benalla se voit autoriser à porter une arme. Et, en plus des "missions de police" prêtées au jeune chargé de mission de l’Élysée, l’arrêté d’autorisation évoque également "des risques d’agression" liés à sa fonction.
Cette contradiction n’a pas échappé aux sénateurs de la commission d’enquête, qui ont tenté d’en savoir plus ce mercredi en auditionnant Alexandre Benalla. Face à eux, ce dernier a expliqué que sa demande de port d’arme "à titre personnel" avait été faite "pour des motifs de défense et de sécurité personnels". Et de se justifier : "Parce que quand vous êtes dans des fonctions à la présidence de la République, ou pendant la campagne présidentielle, on est exposé, on passe dans les médias, vous êtes identifié quand vous habitez dans le même endroit depuis huit ans, il peut vous arriver quelque chose."
Une version contredite, au moins partiellement, quelques heures à peine par l’ancien directeur de cabinet du préfet de police, Yann Drouet, celui-là même qui avait signé en octobre 2017 l’autorisation de port d’arme d’Alexandre Benalla. "Ce n'est pas pour sa sécurité personnelle que le port d'arme lui a été octroyé", a-t-il fait savoir devant la commission d'enquête sénatoriale. "C'est dans le cadre de sa mission qu'on a considérée comme étant une mission de police et du fait qu'il est, dans le cadre de ses fonctions, manifestement exposé à des risques d'agression", a-t-il détaillé.
"Subsiste quand même beaucoup d'interrogations"
Or, Alexandre Benalla n'étant pas censé avoir de "missions de police" à proprement parler, se pose la question de la légitimité et surtout la légalité de son autorisation de port d’arme. Sur ce point, Yann Drouet a reconnu implicitement que les "missions de police" d’Alexandre Benalla avaient été surévaluées.
"Dans les éléments qui nous avaient été fournis, il y avait inscrit sa mission de coordination des services de sécurité de la présidence de la République en lien avec les forces militaires et avec le GSPR et nous avons considéré que ça pourrait être assimilé à une mission de police. C’est un choix qui a été fait par les services de la préfecture de police et nous l’avons assumé. Et je crois que le préfet de police (Michel Delpuech, ndlr) l’a assumé devant votre commission", a déclaré Yann Drouet.
Des explications qui n’ont en tout cas pas permis aux sénateurs de faire toute la lumière sur l’octroi de ce port d’arme. Selon le le président de la commission d’enquête sénatoriale, Philippe Bas, il "subsiste quand même beaucoup d'interrogations".
"Tout ceci n'est pas d'une limpidité totale" , a-t-il conclu.
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