L'Assemblée nationale examine à partir de ce lundi le projet de loi sur le pouvoir d'achat.Si la majorité a fait quelques concessions pour intégrer à son texte des propositions de l'opposition, beaucoup resteront lettres mortes.Notamment la revalorisation du Smic à 1500 euros réclamée par la Nupes et le blocage du litre d'essence à 1,50 euro demandée par les Républicains.
À partir de ce lundi après-midi et jusqu'à jeudi, les députés débutent l'examen du projet de loi sur le pouvoir d'achat. Si la majorité s'est résolue à faire quelques concessions à l'opposition lors de l'étude du texte en commissions, d'autres de ses revendications devraient se voir opposer une fin de non-recevoir. La majorité misera sur le fait qu'elles ne font pas non plus consensus parmi ses adversaires pour être adoptées.
Il en est ainsi de la marotte de la Nupes : la revalorisation du Smic à 1500 euros, dès le 1er août 2022. Si cette mesure a été présentée dans une proposition de loi d'"urgence sociale", "alternative" au projet de loi pouvoir d'achat, elle devrait bien faire l'objet d'un amendement au texte du gouvernement, tout comme la revalorisation de 10% du point d'indice des fonctionnaires (contre 3,5% annoncés par l'exécutif) et des APL. Mais ces mesures ne faisant pas recette auprès de la majorité présidentielle et de la droite, elles ont donc peu de chances d'être intégrées au projet de loi ou adoptées.
Pas de blocage du prix du carburant ni de baisse de la TVA sur l'énergie
Autre mesure phare de l'opposition qui ne devrait pas être adoptée : le plafonnement du prix de l'essence. Face à la forte inflation, les députés LR poussent à une limitation à 1,50 euro par litre, et souhaitent y parvenir en baissant les taxes. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a chiffré une telle baisse à 50 milliards d'euros, la jugeant "pas responsable". "Ce n'est pas tenable pour nos finances publiques", a ajouté la cheffe de file des députés Renaissance Aurore Bergé ce lundi sur BFMTV. En revanche, elle s'est dite ouverte à trouver des compromis sur la baisse de 18 centimes actuellement en vigueur, notamment pour la prolonger au-delà du mois d'octobre.
Sur le carburant, les autres oppositions ne devraient pas non plus réussir à faire adopter leurs revendications. Le Rassemblement national plaide pour une baisse de la TVA à 5,5% sur les prix de l'énergie, quand la Nupes réclame un blocage à 1,40 euro le litre financé par une taxe sur les profits des compagnies pétrolières.
Pas de "démagogie" mais du "sérieux budgétaire", a répondu le chef de l'État dans son interview du 14 juillet, voulant croire "à l'esprit de responsabilité des forces politiques à l'Assemblée". Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a fustigé la "folie financière" des oppositions avec leurs 100 milliards d'euros de propositions, alors que la salve d'aides discutée cette semaine est chiffrée à une vingtaine de milliards et que les gardiens des finances publiques comme la Cour des comptes tiquent déjà.