2017 - Alors que François Hollande pourrait annoncer sa candidature pour un second mandat dans les premiers jours de décembre, Manuel Valls reste perplexe sur les capacités du président à porter les espoirs de la gauche lors de la présidentielle.
La loyauté n’a jamais empêché la franchise. Manuel Valls en sait quelque chose. Depuis quelques semaines, le Premier ministre ne cache plus à François Hollande ses doutes sur les capacités de ce dernier à se représenter en 2017. A ses yeux, le chef de l’État va devoir trouver les bonnes réponses à la fois, pour les Français, pour la famille politique et pour l'électorat de gauche, s’il veut avoir une chance.
Conscient que l'équation se révèle presque insoluble, il continue donc à se préparer à l’éventualité de le remplacer au cas où... mais dès qu'il évoque 2017, "les hollandais portent désormais une kalachnikov en bandoulière" Or, le temps ne fera rien à l’affaire. Manuel Valls reste convaincu que le livre de confessions Un président ne devrait pas dire ça, a profondément heurté l’opinion. "Il a fait des dégâts considérables, il a rouvert des plaies, c'est le catalyseur du sentiment que les Français peuvent avoir sur lui, que ce soit à tort ou à raison", dit-il en privé. D’ailleurs, il assume les mots de "colère" et de "honte", qu’il a eu à la lecture du livre. "Ce n'était pas utilisé en l'air", confirme son entourage.
Manuel Valls n'a renoncé à rien
Loyal, il attend la décision de François Hollande, non sans impatience. Et s’interroge même sur la nature de son soutien. "Si le président de la République pense que de toute façon il est candidat, que je serais derrière lui, que j'irais coller des affiches, parler dans le train, faire des déambulations, là c'est non. Je me poserai la question de ce que je devrais faire", a-t-il confié à ses proches.
Et plus les jours passent, plus Manuel Valls et ses partisans voient François Hollande foncer droit dans le mur. "Si le président de la République pense qu'en étant candidat les choses s'arrangeront, il se trompe. Je ne suis pas sûr qu'il en soit conscient, il pense que la vérité est dans la campagne", rapporte un proche du Premier ministre à LCI.
Comme tous les hommes politiques qui ont une certaine expérience, Manuel Valls croit aux dynamiques de campagne. Il l’assure, rien n’est perdu pour 2017. "Les gens de gauche attendent l'incarnation, l'énergie, la force, un projet", dit-il à ses amis. Et visiblement, lui n"a renoncé à rien et se dit "persuadé d’avoir ces qualités".