Présidentielle : Montebourg, Macron, Hamon, ces ex-ministres démissionnaires qui font la leçon à Valls

Publié le 28 novembre 2016 à 11h13, mis à jour le 28 novembre 2016 à 12h11
Présidentielle : Montebourg, Macron, Hamon, ces ex-ministres démissionnaires qui font la leçon à Valls
Source : VILLARD/SIPA

TOUS CONTRE VALLS - Alors que le Premier ministre n'exclut pas d'être candidat à la primaire socialiste contre François Hollande, ses anciens camarades de gouvernement, devenus eux-mêmes les premiers adversaires du chef de l'Etat, lui tombent dessus.

Ils tombent sur Manuel Valls à bras raccourcis. Depuis qu'il a indiqué au JDD qu'il pourrait se lancer dans la primaire PS même contre François Hollande, le Premier ministre est devenu la cible privilégiée de ses anciens collègues du gouvernement, sur le thème de la loyauté ou de la cohésion du duo de l'exécutif. Ceux-là même qui avaient lâché François Hollande pour mieux attaquer sa politique, puis préparer leur propre projet présidentiel.

L'ex-conseiller et ministre de l'Economie de François Hollande, Emmanuel Macron, a mené l'attaque la plus frontale contre le chef du gouvernement. Celui qui a démissionné il y a à peine trois mois pour préparer son mouvement et sa candidature à la présidentielle (en dehors de la primaire PS) a dénoncé avec un certain culot, dimanche soir sur France 2, le comportement de Manuel Valls sur le terrain de la loyauté, lui demandant de démissionner : 

Manuel Valls est déjà allé trop loin. On ne peut pas tenir ces propos sur le président de la république. C'est à lui de prendre ses responsabilités
Emmanuel Macron

Ce n'est "pas sain"

Benoit Hamon, l'ancien ministre de l'Education nationale démissionnaire en août 2014 après avoir poussé, avec Arnaud Montebourg, la nomination de Manuel Valls à Matignon cinq mois plus tôt, avait également jugé sévèrement, il y a trois jours sur Public Sénat, la concurrence au sommet de l'Etat. "Nous sommes devant ce qui relève d'une compétition entre les deux têtes de l'exécutif. Je ne la trouve pas saine", avait taclé le député des Yvelines, lui-même candidat à la primaire PS, dénonçant une "déstabilisation de l'exécutif". "Quand on entend de la part d'un Premier ministre des appels à la responsabilité en permanence, et qu'on voit par une série d'interviews une envie de pousser du coude le président de la République, non, ce n'est pas sérieux". 

"Il serait irresponsable pour l'un et l'autre de continuer à faire lanterner les électeurs de gauche qui ont peur du programme thatchérien de Fillon", a également tancé, lundi sur France Inter, la députée de Moselle et ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti, qui avait quitté le gouvernement en même temps que Benoit Hamon et Arnaud Montebourg, son actuel compagnon, pour dénoncer sa ligne social-libérale. 

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"Cela doit cesser"

Le flottement au sein de l'exécutif n'a bien sûr pas échappé à Arnaud Montebourg lui-même. L'ex-ministre de l'Economie, candidat à la primaire socialiste de janvier, a martelé, dimanche soir sur France 2, que cette rivalité "doit cesser dans l'intérêt du pays et de la gauche". 

On ne peut pas être à la fois Premier ministre et candidat à la primaire
Arnaud Montebourg

Le candidat du "Projet France" a bien sûr demandé à Manuel Valls, s'il souhaite se présenter à la primaire, "de présenter sa démission". Les anciens alliés qui briguent une candidature de gauche à la présidentielle ont compris une chose : pour affronter Manuel Valls sur un pied d'égalité, mieux vaut pour eux que le Premier ministre ait quitté Matignon, et le plus tôt possible. 

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Vincent MICHELON

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