Critiqué pour sa participation à un débat face à Éric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon se justifie

J.F
Publié le 21 septembre 2021 à 17h00, mis à jour le 23 septembre 2021 à 18h32
Critiqué pour sa participation à un débat face à Éric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon se justifie
Source : Lionel BONAVENTURE / AFP

CAS DE CONSCIENCE - Jean-Luc Mélenchon, qui débattra jeudi soir face à Éric Zemmour, est accusé par certains militants insoumis de participer à la légitimation et médiatisation à l'extrême du polémiste.

Faut-il débattre avec Éric Zemmour ? C’est la question posée à Jean-Luc Mélenchon depuis que le leader de La France insoumise a accepté d’affronter le polémiste sur le plateau de BFMTV jeudi soir. Certains militants du mouvement LFI contestent cette décision, estimant qu'il ne faudrait pas offrir une telle publicité au journaliste, toujours pas officiellement candidat à l'élection présidentielle.

"Je vis ce débat comme un combat", s'est justifié Jean-Luc Mélenchon lundi soir sur LCI. Face aux critiques, le leader insoumis a dit vouloir imposer ses thèmes à lui, comme "le social et l'écologie" qui constitueront "la moitié de l'émission". "Avec Monsieur Zemmour on a du lepénisme concentré", c'est "un concentré de haine". "Je l'ai connu brillant commentateur (…) et puis je l'ai vu s'effondrer (…) il a une idée de l'histoire de France qui est sectaire", "ces gens propagent une doctrine qui conduit à la violence", a-t-il commenté.

Les plus fidèles lieutenants de Jean-Luc Mélenchon ont tous défendu le choix du député des Bouches-du-Rhône. "Monsieur Zemmour est devenu une sorte de référence politique de la droite et donc il faut l’affronter en débat parce qu’il y a deux visions de la France qui sont séparées. D’un côté une vision ethnique de la France que défend Monsieur Zemmour, de l’autre une vision républicaine qui va mettre sur la table les vrais problèmes auxquels sont confrontés les Français", a défendu sur BFMTV l'eurodéputé Manuel Bompard. 

"Apporter une réponse à ce qui est pourri"

"Zemmour est partout et personne ne l’affronte sur le terrain des idées", a regretté le député Adrien Quatennens. "Yannick Jadot avoue qu’il ne serait pas prêt à débattre avec Zemmour. Pense-t-il combattre l’extrême-droite avec des solos de plateaux télé ou en manifestant à ses côtés à l’appel de syndicats policiers ?", a-t-il ajouté, alors que le candidat à la primaire écologiste a accusé Jean-Luc Mélenchon de vouloir faire le "buzz" et de commettre "une faute politique" qui donnera "du crédit aux thèses d'Eric Zemmour qui sont franchement détestables"

L'écologiste le soupçonne également de vouloir profiter de la médiatisation d'Éric Zemmour : "Il voit une bulle médiatique avec Zemmour, il se dit ‘peut-être que ça va m’aspirer’", a estimé celui qui débattra face à Sandrine Rousseau mercredi soir sur LCI

Le député Alexis Corbière a, lui aussi, refusé les procès en légitimation et démarginalisation d'Éric Zemmour : "C’est parce qu’il ne veut pas que nous nous enfermions dans un débat pourri qu’il est temps d’apporter une réponse à ce qui est pourri", a-t-il justifié sur franceinfo. Interrogé sur le fait que Jean-Luc Mélenchon refusait de se rendre sur CNews lorsqu'Éric Zemmour y était chroniqueur, il a répondu : "À l’époque, c’était un chroniqueur, il y avait la grève des personnels de CNews, demandant à ce moment-là qu’il n’y ait plus Zemmour. Les salariés ont perdu cette bataille et je ne vais pas être plus radical que les salariés de la maison. Le statut de Zemmour a changé. Et de toute manière tout le monde a discuté avec Zemmour, toutes les formations politiques. Donc sortons d’une forme d’hypocrisie."


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