Présidentielle : Emmanuel Macron "a intérêt à ne pas trop reculer l'annonce de sa candidature"

LC.
Publié le 14 février 2022 à 10h41, mis à jour le 14 février 2022 à 10h50
Présidentielle : Emmanuel Macron "a intérêt à ne pas trop reculer l'annonce de sa candidature"

Invité de LCI lundi matin, le directeur général de l'institut de sondage Ipsos, Brice Teinturier, ne voit pas de concurrent à Emmanuel Macron pour se qualifier au second tour.
Le président sortant ne devrait toutefois pas trop repousser la date d'annonce de sa candidature, au risque de provoquer un "agacement".

Emmanuel Macron, forcément au second tour ? Le presque candidat, pas encore déclaré, ne cesse de faire la course en tête dans les sondages. Depuis deux semaines, le président de la République est crédité entre 24% et 25% des intentions de vote. "On voit difficilement comment il ne pourrait pas être qualifié au second tour", estime Brice Teinturier, directeur général délégué de l'institut de sondages Ipsos France, lundi matin sur LCI.

En 2017, 35% des votants de 2012 pour Nicolas Sarkozy et 36% pour François Hollande ont voté pour Emmanuel Macron. Depuis ce moment-là, ils se sont convertis"
Brice Tinturier, directeur général de l'IPSOS

En effet, le chef de l'État dispose d'une force inégalée : son électorat de 2017. "Il capitalise sur 66% de cet électorat qui compte revoter pour lui, cette année encore", précise Brice Teinturier face à Elizabeth Martichoux. Aussi, à huit semaines du premier tour, le président sortant conserve "une avance considérable" sur ses concurrents. Dans le lot, l'analyste politique retrouve aussi bien des électeurs de droite comme de gauche. "En 2017, 35% des votants de 2012 pour Nicolas Sarkozy et 36% pour François Hollande ont voté pour Emmanuel Macron. Mais ce n'était pas un accident. Depuis ce moment-là, ils se sont convertis" au macronisme, assure le politologue.

Reste à savoir le score du président sortant, car s'il semble le plus à même d'être qualifié au second tour, "il peut tout de même baisser" dans les intentions de vote, prévient Brice Teinturier. "Là, c'est l'opportunité pour Valérie Pécresse de réduire l'écart et de proposer un second tour beaucoup plus serré." Mais, même avec plus de 500 parrainages et une certaine avance, Emmanuel Macron a intérêt à ne pas "trop reculer" avant de se déclarer candidat au risque "d'agacer les Français", précise le directeur général.

Jugé sur son projet, plutôt que sur son bilan

Ensuite, tout se jouera "sur ce que ce nouveau candidat va proposer aux Français. Pourquoi est-ce qu'il se présente à un autre mandat ? Quel est son projet pour l'avenir ?" Avec deux crises majeures durant son quinquennat, celle des Gilets jaunes et du Covid-19, les électeurs "seront indulgents et ne le jugeront pas sur le bilan de ses réformes passées", estime le directeur général délégué d'Ipsos France. D'autant qu'Emmanuel Macron détient la plus forte capacité présidentielle : 60%, contre 38% pour la candidate des LR, et 35% pour Marine le Pen. "S'il donne le sentiment qu'il peut embarquer les Français, il n'est pas condamné à baisser dans les sondages", assure Brice Teinturier.


LC.

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