Fabien Roussel s'est étonné sur France inter de la part de viande étrangère dans la consommation française.Mais le chiffre du candidat est très largement surévalué.Il ne concerne en fait que la part de la viande importée en "restauration collective".
On le sait, pour Fabien Roussel, la "gastronomie française" se traduit par "un bon vin", "un bon fromage" mais aussi "une bonne viande". Ce jeudi 31 mars, le candidat communiste est revenu sur l'un de ses grands sujets de prédilection : l'alimentation. Si, à ses yeux, il faut consommer "moins de viande", il considère aussi nécessaire d'en manger "mieux". "De la bonne, et de la française", a-t-il lancé au micro de France inter, regrettant que la France soit "dépendante de l'étranger". Selon lui, le pays importerait effectivement "50%" de sa viande. Qu'en est-il vraiment ?
Un chiffre qui porte sur la seule restauration collective
Pour en savoir plus, nous nous sommes tournés vers les chiffres de l'Agreste, le service chargé de la statistique du Ministère de l'Agriculture. Consolidés dans un très récent rapport de France AgriMer, ils montrent une réalité totalement différente. Dans cette publication, mise en ligne en juin dernier, l'établissement national des produits de l'agriculture et de la mer écrit qu'au total, 28% de la viande consommée en France en 2020 venait de l'étranger. Cette part descend à 19% pour la viande bovine ou à 16% pour celle de dinde. Mais monte à 53 % quand il s'agit de mouton ou d'agneau, ou 43% pour le poulet. On est donc loin du chiffre avancé par le candidat du PCF.
Alors à quoi fait référence Fabien Roussel ? Interrogée, son équipe nous oriente vers des chiffres diffusés au cours du Salon de l'Agriculture, en début de mois. Pour défendre l'obligation d'affichage de l'origine des viandes pour toute la restauration collective, en place depuis le 1er mars, le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, a effectivement regretté lors de cet événement que "dans un pays qui est une terre d'excellence et d'élevage" comme la France, "dans les cantines scolaires, plus de 50% de la viande est importée".
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Il s'agit donc d'un chiffre portant sur les seules cantines du pays. De fait, comme nous vous l'expliquons ici, la restauration d'entreprise ou celle pour les plus jeunes fait figure d'exception par rapport à l'ensemble de la consommation des Français. Le rapport de France AgriMer cité plus haut relève, lui aussi, que l'importation est "majoritaire dans l’approvisionnement de la restauration hors domicile".
Mais cela n'est pas lié à un déficit de production français. Simplement, avec des achats soumis au code des marchés publics - et des prix locaux souvent plus onéreux - les collectivités en charge des cantines ont bien du mal à faire leur choix comme elles le souhaiteraient.
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