Donnée au second tour dans les sondages, Marine Le Pen progresse depuis plusieurs jours et inquiète l'entourage d'Emmanuel Macron."Elle est dangereuse pour le président la République", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.Il appelle à répliquer en jouant sur son terrain, en s'adressant aux classes populaires.
Si Emmanuel Macron est donné favori pour accéder au premier tour, le face-à-face qui se profilerait pour le second avec Marine Le Pen, donnée deuxième dans les sondages, serait bien plus ardu. Selon notre dernier sondage rolling publié jeudi, le chef de l'État actuel l'emporterait avec 54% des voix s'il devait affronter la candidate RN, un écart bien plus resserré qu'annoncé il y a quelques semaines encore. En 2017, face à la même finaliste, le président sortant avait été élu avec 66% des voix.
Dans le camp d'Emmanuel Macron, on assure que la réélection du candidat d'En Marche n'est pas jouée d'avance. Une tactique destinée sûrement à remobiliser sa base électorale, mais qui traduit peut-être aussi une véritable inquiétude. C'est en tout cas ce qu'affirme Gérald Darmanin. "J’ai toujours pensé que Marine Le Pen est dangereuse pour le président la République, elle peut gagner cette élection présidentielle", a déclaré jeudi soir le ministre de l'Intérieur sur France 5.
#Présidentielle2022 : "Marine Le Pen est dangereuse pour Emmanuel Macron, elle peut gagner cette élection." @GDarmanin dans #CàVous pic.twitter.com/QlrPRnIGam — C à vous (@cavousf5) March 24, 2022
"Monsieur Zemmour l’a rendu plus molle"
Une théorie que l'ancien maire de Tourcoing appuie en faisant valoir son expérience sur le terrain, dans le Nord, où la candidate du RN dispose d'un solide socle électoral. "Je suis habitué à des électeurs qui ont tendance à voter, pour plein de raisons que l’on peut comprendre, pour la droite extrême", a-t-il argué. Tout en assurant s'adresser lui-même "aux classes populaires, aux travailleurs qui ont du mal à boucler leurs fins de mois". "On n’a pas à leur donner de leçon, je pense plutôt qu’il faut essayer de les convaincre", a déclaré le ministre, qui a prévu d'après plusieurs médias une série de déplacements dans la région d'ici au premier tour.
Pour expliquer la progression dans les enquêtes d'opinion de la candidate du RN, qui se hisse à 20% dans notre dernier sondage rolling, Gérald Darmanin souligne un revirement de stratégie pour se démarquer de son rival d'extrême droite d'Eric Zemmour, qui stagne autour de 11,5% d'intentions de vote. "Monsieur Zemmour l’a rendue plus molle", a-t-il déclaré. Mais le recours de Marine Le Pen à un discours plus modéré reste "de la dissimulation" à ses yeux, une tactique qu'il faut selon lui "dénoncer". "C'est quelqu’un qui a appris de ses erreurs, elle a bien compris que pour avoir 50% des suffrages et demain un groupe parlementaire important, il fallait pondérer ses propos", a-t-il poursuivi.
En s'inquiétant de la concurrence du RN, il s'inscrit en tout cas dans la droite ligne des recommandations d'Edouard Philippe, ancien Premier ministre et également soutien du président sortant, qui a appelé mercredi les macronistes à la prudence, leur demandant de ne pas "se retrancher derrière les sondages" dont "la valeur prédictive est nulle". "Rien n'est joué dans cette campagne", a-t-il mis en garde. Une petite musique déjà lancée lundi par Christophe Castaner, qui assurait sur BFMTV que "cette élection n’est pas jouée", et que le prétendre serait une "faute politique et éthique".
D'autant que l'écart avec la candidate RN se réduit aussi pour le premier tour. Le chef de l'État, qui envoie ses ministres et soutiens au front et reste plutôt discret dans sa propre campagne, commencée sur le tard à cause de la guerre en Ukraine, a vu sa côte dans les sondages s'éroder légèrement ces derniers jours. Après un pic à 35% peu après le déclenchement du conflit, les intentions de vote d'Emmanuel Macron atteignaient désormais 28% jeudi.
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