"Indigne", "ringard", "extravagant" : le programme d'Emmanuel Macron étrillé par ses opposants

par Anastasia NICOLAS
Publié le 18 mars 2022 à 6h32

Source : JT 20h Semaine

Emmanuel Macron a dévoilé ce jeudi 17 mars son programme aux Docks d'Aubervilliers pour un second mandat.
À gauche comme à droite, les autres prétendants dans la course à l'Élysée ont torpillé les idées du président-candidat.
Ses 4 heures 10 de présentation ont également été pointées du doigt.

Il aura fallu plus de quatre heures à Emmanuel Macron pour dévoiler les mesures phares de son programme en vue d'un second quinquennat et répondre dans la foulée aux questions des journalistes. Du petit lait pour ses adversaires dans la course à la présidentielle. "Indigne", "ringard", "extravagant"... Tant sur le fond que sur la forme, les candidats de gauche et de droite s'en sont donnés à cœur joie pour critiquer les idées présentées par le président-candidat. 

Marine Le Pen a ouvert le bal, en tentant un bilan des engagements pris en 2017 par ce dernier. "Il avait déjà promis de revivifier la démocratie, il n'a tenu aucune de ses promesses dans ce domaine", dénonce sa concurrente du Rassemblement national (RN). 

Des similitudes avec le programme de Pécresse pointées du doigt

Le grand oral d'Emmanuel Macron n'a pas convaincu non plus Valérie Pécresse. Les emprunts faits à son propre programme n'ont pas été au goût de sa concurrente de droite. Elle a qualifié de "pâle copie" les points exposés ce jeudi 17 mars aux Docks d'Aubervilliers. "Emmanuel Macron reste dans le déni sur l’autorité, le pouvoir d’achat et la dette", a affirmé passablement remontée la candidate Les Républicains, avant de rajouter : "Sur le reste : beaucoup de contrefaçons ! Mais qui peut croire que Macron candidat aura le courage de faire le contraire de Macron Président ? Son bilan, c'est son boulet".  Distancée dans les sondages, avec à peine 10,5 % des intentions de vote, Valérie Pécresse et son clan craignent de voir leur électorat siphonné. 

À l'extrême-droite de l'échiquier politique, Éric Zemmour (Reconquête!) a quant à lui joué sur la réaction de la candidate LR et les allégations d'emprunts de Macron à son programme, pour tacler le président sortant. "Emmanuel Macron vient d’avouer que Valérie Pécresse était bien la candidate cachée du macronisme,: à 20h02, le 10 avril [soir du premier tour : NDLR], elle appellera à voter Emmanuel Macron en espérant un poste", a-t-il tweeté.

De son côté, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan a dénoncé une "déclaration extravagante" du candidat-président "qui promet exactement le contraire de ce qu’il a fait".

"Violence inouïe", "maltraitance sociale" : à gauche, des critiques au vitriol

À gauche aussi, les remarques fusent. Un peu plus tard dans la soirée, lors d'un débat organisé sur France 2, la candidate socialiste Anne Hidalgo s'est désolée de la "violence sociale inouïe" du projet d'Emmanuel Macron. Son porte-parole, Boris Vallaud, en a rajouté une couche : "Le top 50 des idées de droite ! Valérie Pécresse va-t-elle toucher des droits d’auteur ?" s'est-il interrogé. 

"Macron promet cinq ans de malheur en plus pour le monde du travail. Cinq ans de réformes antipopulaires. Cinq ans de services publics encore plus dégradés", a également déploré le candidat communiste Fabien Roussel. Le souhait d'Emmanuel Macron de conditionner le RSA à l'obligation d'une activité favorisant l'insertion professionnelle est loin de lui avoir plu. Pour Roussel, ce sont des mesures "qui ne respectent pas les gens, qui ne respectent pas le travail".  Il précise : "Travailler 15 à 20 heures en échange du montant d'un RSA, c'est en dessous du taux horaire du Smic, qui n'est déjà pas très élevé. C'est indigne", a-t-il insisté.

Du côté du tribun de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, c'est l'aspect discours-fleuve qui dérange. Du haut de ses 70 ans, le plus âgé des candidats a même jugé la prestation d'Emmanuel Macron, 44 ans, un peu dépassée. "Macron a parlé pendant 4 heures 10. Mais il n'a pas battu Chavez, 5 heures. Je pense que c'est ringard" a-t-il ironisé, en référence aux longs discours du défunt dirigeant vénézuélien. Le fond est aussi critiqué, puisque Jean-Luc Mélenchon voit dans ce projet une "maltraitance sociale généralisée. Et la destruction des services publics fondamentaux. Une politique datée des années folles du libéralisme".

Le candidat du NPA Philippe Poutou a dénoncé "un programme sans imagination, tout en continuité ultra-libérale comme réactionnaire". Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) a tweeté : "15-20h de travail/sem pour le #RSA. En plus de la retraite à 65 ans, Macron veut inventer le travail à 7 euros de l'heure ! Encore moins que le #smic !". 


Anastasia NICOLAS

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