Présidentielle 2022 : sur LCI, Bruno Le Maire craint "une campagne à côté de la plaque"

Publié le 13 septembre 2021 à 11h22

Source : TF1 Info

CAMPAGNE - Le ministre de l'Économie était l'invité d'Elisabeth Martichoux ce lundi 13 septembre sur LCI. Si la reprise économique était au menu de cet entretien de rentrée, Bruno Le Maire a aussi réagi aux attaques de l'opposition, et fustigé les alternatives que ses dirigeants proposent.

Invité matinal d'Elisabeth Martichoux sur LCI, Bruno Le Maire s'est félicité de la reprise économique et d'une croissance qui "profite à tous les Français". Mais il a surtout dû répondre aux attaques venues des dirigeants politiques déjà en campagne électorale, dénonçant un "timing" qu'il juge décalé, et critiquant la désuétude des solutions qu'ils proposent. 

Si le ministre de l'Économie a brièvement pu se réjouir des bons chiffres qui signalent la reprise, et s'exprimer sur les risques d'inflation- auxquels il ne croit pas- il s'est aussi beaucoup employé à contrer les critiques et les propositions des candidats déclarés ou supposés. Ainsi, interrogé par Elisabeth Martichoux sur les solutions proposées la veille par Marine Le Pen, comme  la renationalisation des autoroutes et la privatisation du service public, Bruno Le Maire s'y est opposé en bloc. Pour lui, la somme vertigineuse nécessaire à racheter la concession des autoroutes françaises serait mieux investie dans le secteur de l'économie verte, alors qu'elle reviendra mécaniquement- et gratuitement- dans le giron de l'État dans 15 ans. 

S'agissant de la privatisation de l'audiovisuel public proposé par Marine Le Pen, Bruno Le Maire a été encore plus catégorique : "J’y suis totalement opposé", a tranché le ministre de l'Économie, estimant que d'autres privatisations lui semblent plus pertinentes, comme à terme celle d'Aéroports de Paris.

Élargissant ses critiques à l'ensemble des propositions émises par les acteurs politiques de l'opposition, le ministre a estimé qu'elles "reprennent les mêmes vieilles idées de la dépense publique (...) sans jamais dire comment elle sera financée". C'est dans le même esprit que Bruno Le Maire a dit craindre "une campagne présidentielle à côté de la plaque", fustigeant la désuétude des solutions des divers candidats déclarés ou supposés comme étant celles "d'il y a cinq ou dix ans".

Réforme des retraites

S'agissant de la réforme des retraites, que le gouvernement est accusé de vouloir maintenir à tout prix, le ministre de l'Économie s'est aligné sur la position déjà exprimée par le président de la République : "Ce qu’oublient les oppositions, c’est que nous sommes toujours en période de pandémie", a-t-il ainsi répliqué. "Nous avons toujours été clairs sur ce que nous voulons : faire travailler l’ensemble des Français davantage, pour garantir notre niveau de vie et protéger notre système de retraite par répartition… et le faire uniquement - pour reprendre l’expression du président de la République - 'lorsque les masques seront tombés', c’est-à-dire lorsque la pandémie sera dernière nous"

Enfin, interrogé sur la présence du polémiste d'extrême droite Eric Zemmour dans la campagne, Bruno Le Maire a regretté qu'on le "diabolise" au risque d'augmenter son influence : "On accorde trop d’importance à Eric Zemmour", il faut combattre ses idées, c’est tout", a-t-il-tranché. À commencer par la théorie du "grand remplacement", dont le désormais ex-chroniqueur de CNews est un des principaux promoteurs, le ministre de l'Économie estime que ce n'est pas "un sujet qui préoccupe les Français, au contraire de l'emploi ou de l'Éducation".


Frédéric SENNEVILLE

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