Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle ont confirmé que Jean-Luc Mélenchon était le spécialiste des sprints finals.Avec plus de 20% des voix recueillies ce dimanche 10 avril selon les premières estimations du ministère de l'Intérieur, l'Insoumis améliore son score de 2017 et fait bien mieux que ce que prédisaient les sondages à deux jours du vote.
"La lutte continue ! (...) Nous avons devant nous d'autres élections." Très peu de temps après la publication des premières estimations des résultats du premier tour de l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a accepté sa position de 3e homme, derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Mais l'Insoumis améliore son score de 2017, où il avait recueilli 19,58% des suffrages et s'était placé en 4e position. Et comme en 2017, il n'a cessé de grapiller des voix et de s'imposer dans le trio de tête dans les dernières semaines de la campagne.
Vendredi 8 avril dans l'enquête Ifop-Fiducial pour TF1info, Jean-Luc Mélenchon était crédité de 17% d'intentions de vote. Deux jours plus tard il fait donc plus de trois points de plus. Surtout, la courbe de l'historique des intentions de vote pour Jean-Luc Mélenchon est claire : il n'a cessé de grimper depuis le début des enquêtes le 10 janvier. Parti à 8,5% le 10 janvier, il avait connu un premier pic au-dessus de 10% une dizaine de jours plus tard, avant d'entamer une ascension qui ne s'est plus jamais arrêtée à partir du 14 mars. Jean-Luc Mélenchon est récompensé de sa campagne sérieuse sur le fond et la forme (finis les excès et les outrances des dernières années).
La comparaison avec 2017
Que s'était-il passé en 2017 ? Fin mars, à trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon était donné aux alentours de 15% dans les sondages, mais toujours en position de quatrième homme et dans un mouchoir de poche avec François Fillon. Il avait continué de gagner des voix début avril, notamment après la diffusion d’un débat entre les onze candidats le 4 avril, mais tout comme ses adversaires les plus proches. Au début du mois d'avril, il avait poursuivi son ascension, oscillant entre 16 et 19%. Mi-avril, il variait entre 18 et 19% d'intentions de vote, un chiffre similaire à celui réalisé le 23 avril 2017.
Finalement, comme en 2017, Jean-Luc Mélenchon a terminé à la place qui lui était attribuée dans les sondages, certes avec un score supérieur aux prédictions. Malgré ses efforts à se présenter comme le "vote utile" à gauche et le seul à pouvoir se qualifier au second tour face à Emmanuel Macron, le député des Bouches-du-Rhône n'a pas réussi son pari, même si son appel a été entendu, les autres candidats de gauche terminant tous en-dessous de la barre des 5%.
Le candidat n'a pas pu, non plus, être porté par les débats télévisés qui lui avaient permis de gagner des voix il y a 5 ans, Emmanuel Macron refusant d'y participer. Il a aussi échoué à rattraper son écart avec Marine Le Pen, qui a elle aussi fait l'essentiel de sa campagne sur la lutte pour le pouvoir d'achat et a connu une dynamique similaire à l'Insoumis en étant partie de plus haut.
Toutefois, Jean-Luc Mélenchon pourra utiliser son bon score pour se placer en position de force aux élections législatives, notamment en nouant des alliances avec les écologistes, qui ne seront pas en position de force vu les résultats de Yannick Jadot.