Présidentielle : Valérie Pécresse se défend de valider la théorie du "grand remplacement"

Publié le 14 février 2022 à 13h02, mis à jour le 14 février 2022 à 15h39

Source : TF1 Info

Dimanche, en meeting, Valérie Pécresse a déclaré qu'il n'y avait "pas de fatalité, ni au grand remplacement, ni au grand déclassement".
Elle est accusée par certains de reprendre à son compte la théorie complotiste du "grand remplacement".
Ce lundi matin, elle s'en défend.

SOS Racisme dénonce des propos "pas dignes" et Anne Hidalgo estime que Valérie Pécresse a franchi "un Rubicon de plus". Au lendemain de son meeting parisien et de ses propos sur le "grand remplacement", la candidate des Républicains à la présidentielle fait polémique. Mais quand la majorité de ses opposants estiment qu'elle fait sienne la théorie complotiste largement relayée par son adversaire à droite Eric Zemmour, selon laquelle les populations européennes sont remplacées par des populations non européennes, cette dernière s'en défend.

"Vous avez dit que j’avais convoqué l’idéologie du grand remplacement dans mon meeting, c’est totalement faux", a-t-elle assuré ce lundi matin sur RTL. "La phrase est 'je ne me résigne ni au grand déclassement ni au grand remplacement', ça veut dire que je ne me résigne pas justement aux théories d'Éric Zemmour et aux théories de l'extrême droite, parce que je sais qu'une autre voie est possible", a expliqué la candidate. "C'est ce que j'ai dit hier et tout le monde me fait dire le contraire", a-t-elle ajouté. "C'est une phrase que j'ai prononcée dix fois dans la primaire et tous les commentateurs qui la reprennent ont des mémoires de bigorneau", a également rappelé Valérie Pécresse.

La veille, sur la scène du Zénith, elle avait déclaré : "Nous sommes à la croisée des chemins" mais il n’y a "pas de fatalité, ni au grand remplacement, ni au grand déclassement".

Valérie Pécresse a utilisé ce mot pour dire qu'elle n'en voulait pas."
Michel Barnier

Invité sur LCI pour la défendre, son ancien adversaire au congrès LR Michel Barnier a, lui aussi, estimé qu’au contraire, elle avait "utilisé ce mot pour dire qu’elle n’en voulait pas. Pas de malentendu possible. Elle dit qu’elle ne veut [pas] des théories de monsieur Zemmour". Toujours sur LCI, son porte-parole Othman Nasrou a répété : "Ce qu’elle dit, c'est qu’il ne faut se résigner ni au grand déclassement, ni au grand remplacement, idée funeste que nous allons à la confrontation des uns contre les autres. Ce qui est vrai, c'est qu’on a une faillite de la politique migratoire de notre gouvernement."

Il est exact que Valérie Pécresse a, à plusieurs reprises, expliqué ne pas cautionner cette théorie. Le 9 novembre 2021 sur LCI lors d'un débat avec les autres concurrents au congrès LR, Valérie Pécresse avait assuré qu'elle détestait "cette expression parce qu’elle donne le sentiment que tout est foutu. Elle donne le sentiment qu’aujourd'hui on peut s’assoir et il ne se passera rien. Ce n’est pas ma vision de la politique". Le 29 novembre sur BFMTV, elle avait indiqué : "Moi je déteste cette expression, mais elle renvoie à une réalité vécue dans un certain nombre de quartiers, [où] on a ghettoïsé et pratiqué le séparatisme urbain".

Si la présidente de la région Ile-de-France se défend de valider la théorie et de se montrer aussi fataliste sur son issue qu'Eric Zemmour, utiliser cette expression ne revient-elle pas à y adhérer et à en partager le constat ? Là encore son équipe s'en défend. "Elle a dit justement qu'elle ne se résignait pas au grand remplacement. Si je vous dis que je ne veux pas du 'en même temps', cela ne veut pas dire que j'y souscris, au contraire", a justifié Othman Nasrou auprès de TF1info.

Mais les poids lourds du parti, réunis ce lundi lors d'une réunion stratégique, ont appelé leur candidate à clarifier sa position. "Il faut avoir une position complétement étanche et aucune compromission avec l’extrême droite", a estimé Jean-François Copé. "Il faut être extrêmement clair, dur et ferme avec l’extrême droite. Il faut vite clarifier pour éviter qu’on nous le ramène systématiquement", a abondé le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand.


Justine FAURE

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