Présidentielle 2022 : La crainte d'une abstention record plane sur le scrutin

J.F
Publié le 31 janvier 2022 à 13h47

Source : TF1 Info

Ce lundi soir sur LCI, Valérie Pécresse fera face à un panel d'abstentionnistes pour essayer de les convaincre avant le premier tour.
Plus de 65% des électeurs n'iraient pas voter au premier tour de l'élection présidentielle, selon plusieurs sondages.
La faiblesse des candidats et de leurs programmes ainsi que la crise sanitaire font partie des explications à ce désintérêt des Français, selon les sondeurs.

Redonner envie aux abstentionnistes d'aller voter les 10 et 24 avril prochains. Tel est l'objectif de l'émission politique "Mission convaincre", programmée ce lundi à 20h45 sur LCI avec Valérie Pécresse comme première invitée. La candidate LR fera face à six citoyens, et devra les convaincre de se rendre aux urnes. 

L'abstention risque en effet d'être l'un des acteurs majeurs du futur scrutin. Selon le sondage quotidien réalisé par Ifop-Fiducial pour LCI avant le premier tour, l'abstention pourrait être de 35% le 10 avril prochain. Les résultats du vendredi 28 janvier indiquent que seuls 65% des sondés sont prêts à aller voter au premier tour de l'élection présidentielle. Une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro publiée le 14 janvier révélait que seulement 69,5% des personnes interrogées inscrites sur une liste électorale se disaient "certains" d’aller voter, et que près de 3 Français sur 10 prévoyaient de s’abstenir. Pour rappel au premier tour de la présidentielle en 2017, 77,8% des électeurs s'étaient déplacés, pour une abstention de 22,2%.

Covid et faiblesse des programmes comme explications

Comment expliquer ce désintérêt ? Pour Frédéric Dabi, directeur général Opinion du groupe Ifop, l'une des explications est le Covid-19. "Il y a une inconnue, une interrogation, c’est ce spectre du Covid qui empêche peut-être la campagne de se développer normalement et qui pourrait fabriquer une abstention sur le mode 'Cette élection a été tronquée, les vrais sujets n’ont pas été abordés à cause de la crise sanitaire donc à quoi bon voter’", a-t-il expliqué ce lundi sur LCI.

La faiblesse des candidats et de leurs programmes est aussi en cause, selon Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos France. "Les projets, les propositions, ça n’accroche pas. C’est une campagne Tefal, on a le sentiment que tout glisse auprès des Français, qu’il n’y a pas d'éléments forts et structurants", a-t-il développé sur France Inter. "C’est une campagne qui ne parvient pas à intéresser les Français, ni par les personnes, ni par la densité ou l’originalité des projets. Quand on demande aux abstentionnistes pourquoi ils comptent s’abstenir, la première des raisons c'est 'J’ai l’impression d’avoir entendu la même chose depuis 20 ans'. Il n’y a pas ce moment, toujours important dans une campagne présidentielle, où on se dit 'Ca y est, celui-là ou celle-là il a compris quelque chose, il nous propose quelque chose de différent'."

La lutte contre l'abstention est une vraie problématique pour les partis politiques et les candidats. Beaucoup font des propositions pour l'endiguer, comme le vote obligatoire ou le vote à 16 ans. Récemment, de jeunes militants contre l'abstentionnisme ont également développé l'application Elyze, construite sur le modèle de Tinder, pour essayer d'intéresser les jeunes au scrutin.


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