Pas de débat avant le premier tour pour Macron, rien de nouveau pour un président sortant

J.F
Publié le 8 mars 2022 à 12h40, mis à jour le 8 mars 2022 à 12h50

Source : JT 20h Semaine

Le président de la République a indiqué lundi soir qu'il "ne ferait pas de débat avec les autres candidats avant le premier tour. Aucun président en fonction qui se représentait ne l'a fait", a-t-il justifié.
En effet, si Emmanuel Macron s'adonnait à l'exercice, ce serait une première dans l'histoire. Avant lui, jamais aucun président en campagne pour sa réélection ne s'y est prêté.

Désormais candidat, Emmanuel Macron était libre de participer à un débat entre tous les prétendants à l'Élysée avant le premier tour. Mais lundi soir à l'issue d'une rencontre avec des Français à Poissy (Yvelines), il a pourtant assuré à notre journaliste Paul Larrouturou qu'il s'y refuserait. "Aucun président en fonction qui se représentait ne l'a fait", a-t-il justifié. 

En effet, si Emmanuel Macron avait répondu par l'affirmative, ça aurait été une première dans l'histoire. Dans le passé, jamais aucun président en campagne pour sa réélection n’a accepté de prendre part à un tel exercice. Trop risqué. Il est bien plus favorable de garder l'avantage procuré par le statut de président de la République, et ne pas voir la fonction dégradée par les attaques de ses adversaires. "Dans un débat à douze candidats, vous avez une égalité de temps de parole, vous auriez donc 1h50 d'interpellation du président et 10 minutes pour le président pour répondre. Ça veut dire que matériellement il n'aurait même pas la possibilité de répondre aux questions qui lui seraient posées", a d'ailleurs argumenté le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal ce mardi 8 mars sur France Inter.

Une pratique récente

En 2017, il y avait bien eu un débat entre tous les candidats à l’élection présidentielle avant le premier tour, mais le président sortant François Hollande ayant renoncé à briguer un second mandat, il n'était de facto pas présent autour de la table. En 2012, Nicolas Sarkozy avait refusé l'exercice. Lors de la dernière confrontation entre les participants au scrutin, le 16 avril sur France 2, le chef de l’État était représenté par sa porte-parole Nathalie Kosciuskot-Morizet. "Le débat, il a lieu pour les deux candidats que les Français auront choisi pour le deuxième tour", avait-il justifié quelques jours auparavant. 

En 2007, Jacques Chirac avait déjà effectué deux mandats, il ne pouvait alors plus se présenter. En 2002, il avait même refusé de débattre face à Jean-Marie Le Pen entre les deux tours. Ces débats collégiaux n'existaient pas avant ces deux dernières élections présidentielles. Depuis 1974 et un duel entre Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand, ils étaient cantonnés aux deux adversaires du second tour. 


J.F

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