Élection présidentielle 2022

Le sénateur RN Stéphane Ravier lâche Marine Le Pen pour rallier Eric Zemmour

Publié le 13 février 2022 à 11h56, mis à jour le 13 février 2022 à 15h06
JT Perso

Source : TF1 Info

L'unique sénateur RN du parti de Marine Le Pen a annoncé dimanche rejoindre le camp d'Eric Zemmour.
L'élu marseillais a assuré que le polémiste d'extrême-droite promeut ses idées, qui ne sont "plus portées par Marine Le Pen".

Le divorce avait déjà été entamé par le départ de Stéphane Ravier, unique sénateur RN, des rangs du parti ; il est désormais confirmé. L'élu marseillais avait annoncé vendredi 11 février quitter le bureau national du parti de Marine Le Pen. Invité ce dimanche dans le Grand Rendez-Vous Europe1/CNews/Les Échos, il a fait part de sa décision de rejoindre désormais le camp de l'adversaire de la candidate d'extrême-droite dans la course à l'Élysée : "Je vais soutenir Eric Zemmour dans cette campagne présidentielle, car je suis convaincu qu'il est le vrai rassembleur", a-t-il annoncé. 

"Il est cohérent et logique de soutenir Eric Zemmour. (...) Il est à l'écoute des Français, de la réalité des territoires", a ainsi justifié l'ancien sénateur RN, estimant que le candidat d'extrême-droite "est dans une volonté de rassembler les Français". Il a également considéré que ses "idées" n'étaient "plus portées par Marine Le Pen" mais au contraire pour le chef du parti Reconquête!

L'élu a précisé que son parrainage en faveur de Marine Le Pen valait "solde de tout compte" et qu'il quittait en même temps le RN où il militait depuis "trente ans", ayant adhéré au parti pour la première fois en 1991. Cette défection s'inscrit dans une série de départs, dont celui de l'eurodéputé Gilbert Collard, qui fragilisent le camp de la candidate du RN.

Le RN a pris l'habitude "d'exclure" ceux qui ne se plient pas à une "marinolâtrie"

"Eric Zemmour n'exige rien de moi, il me demande de rester moi-même", a-t-il confié. Avant d'appeler ses collègues élus à l'apaisement : "Je dis à mes camarades à Marseille : ne soyez pas dans la colère, ne nous fâchons pas. Nous allons nous retrouver", a-t-il assuré. Stéphane Ravier a également fait part de ses vues au-delà de l'échéance de l'élection présidentielle. "Mon temps politique ne s'arrête pas le 24 avril, il y aura ensuite des élections législatives", a-t-il poursuivi, estimant que "s'il y a 577 candidats RN et 577 candidats Reconquête!, c'est un suicide collectif". "Eric Zemmour est dans une volonté de rassembler les Français", a-t-il encore fait valoir, tandis que la guerre fait rage entre les deux camps d'extrême-droite.

Le sénateur RN a par ailleurs justifié sa décision en étrillant les choix politiques de la candidate d'extrême-droite. Il s'en est pris en particulier à Franck Allisio, conseiller de Marine Le Pen et vice-président du groupe RN au conseil municipal à Marseille, groupe que Stéphane Ravier présidait. Ce dernier avait quitté ce groupe début février, avec trois autres élus, pour protester contre le maintien dans ce dernier d'une élue RN, Sophie Grech, qui avait donné son parrainage à Eric Zemmour pour la présidentielle. Élue qui a depuis été exclue du parti, mais était soutenue par le sénateur des Bouches-du-Rhône. 

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Si Stéphane Ravier affirme ne pas avoir contesté cette exclusion, il explique s'être opposé à ce que l'élue perde sa carte d'adhérente pour qu'elle "reste dans notre groupe au conseil municipal". "Marine Le Pen a lancé une véritable fatwa contre Sophie Grech", a-t-il lancé, dénonçant une "mise à mort politique insupportable" à ses yeux. 

Cette passe d'armes est symbolique selon lui de "l'habitude qu'a pris ce mouvement, qui se dit être un mouvement de rassemblement, que d'exclure, de couper les têtes de tous ceux qui n'ont pas mis un genou à terre devant Marine Le Pen, qui n'adoptent pas cette marinolâtrie en toute circonstance". "Le cas de Sophie Grech a fait déborder le vase. Il montre que ce parti n'a que faire de l'implantation locale, du travail local", a-t-il conclu.


La rédaction de TF1info

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