Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont les seuls candidats à la présidentielle à se maintenir à un niveau stable et haut dans les sondages, à moins d'un mois du premier tour.La guerre en Ukraine et les problématiques de pouvoir d'achat qui en découlent leur bénéficient, à la différence de leurs adversaires.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février dernier, parmi les quatre candidats en tête des sondages – Emmanuel Macron, Marine Le Pen, Valérie Pécresse et Eric Zemmour – seuls les deux premiers ont vu croître la courbe des intentions de vote en leur faveur pour le premier tour de la présidentielle. Le président de la République est passé de 25 à 31% dans le baromètre Ifop-Fiducial réalisé quotidiennement pour TF1info et la candidate du Rassemblement national de 16 à 18%. Dans le même temps, la présidente de la région Ile-de-France a chuté de 14 à 11% et l’ancien polémiste de 16 à 13%. Comment l’expliquer ?
Dans ce contexte de guerre et de crise diplomatique, Emmanuel Macron tire profit de son statut de chef d’État et de chef des armées. L’Élysée communique abondamment sur ses échanges avec les présidents russe et ukrainien pour essayer de résoudre le conflit, et il prend régulièrement la parole pour expliquer la situation et rassurer les Français. "Le président de la République bénéficie de ce que j’appelle un ‘effet drapeau’", avait expliqué à TF1info Frédéric Dabi, directeur général Opinion du groupe Ifop, le 4 mars dernier. "Dans les périodes de crise, les Français tendent à serrer les rangs autour du président sortant. Et il est difficile pour ses adversaires de répondre au chef de l’État, de le critiquer ou de pouvoir développer des thématiques qui leur sont propres."
Si le conflit a fait perdre des points à des candidats jugés complaisants envers Vladimir Poutine, comme Eric Zemmour, cela n’a pas été le cas pour Marine Le Pen. La députée a pris plus rapidement ses distances avec le locataire du Kremlin et s’est tout de suite prononcée en faveur de l’accueil de réfugiés ukrainiens. Aussi, elle a tout de suite pointé du doigt les conséquences de la crise en Ukraine sur les prix du carburant et le porte-monnaie des Français, et a occupé le terrain à ce sujet.
La problématique du pouvoir d'achat mise en exergue
En effet, au niveau national, la guerre en Ukraine a également fait prendre de l’ampleur à la problématique du pouvoir d’achat. La hausse des prix de l’énergie, et bientôt celle des matières premières alimentaires, replacent sur le devant de la scène ces sujets plébiscités par les Français mais parfois relégués au second plan derrière la sécurité ou l’immigration. Mais ces sujets sont investis de longue date par Marine Le Pen, qui en avait fait la priorité de sa rentrée politique, en septembre dernier. Au contraire d’Eric Zemmour, qui a tout misé sur l’identité et la souveraineté de la France.
Sur ce sujet aussi, Emmanuel Macron a un temps d’avance en sa qualité de chef de l’État. Alors que de nouveaux ménages recevront un chèque énergie au printemps, le gouvernement s'est engagé à baisser les prix de l'essence de 15 centimes par litre à partir du 1er avril pour une durée de quatre mois.
Confortée par ces sondages, Marine Le Pen a bien compris qu'elle devait s'imposer comme la seule adversaire crédible pour faire face à Emmanuel Macron au second tour. Lundi 14 mars, elle a indiqué qu'elle ne souhaitait pas débattre pour la présidentielle avec ses rivaux Valérie Pécresse, Eric Zemmour ou Jean-Luc Mélenchon, "compte tenu de (son) niveau électoral" dans les sondages, mais seulement avec Emmanuel Macron ou Jean Castex.
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TF1 Info