Marseille, ville majeure des quinquennats d'Emmanuel Macron

Publié le 2 juin 2022 à 10h45

Source : TF1 Info

Entre vraie affection et laboratoire politique, Marseille a été une ville majeure du premier quinquennat d'Emmanuel Macron.
Elle s'apprête à l'être tout autant pour le second, alors que le président s'y rend ce jeudi 2 juin en compagnie de son ministre de l'Education pour faire la promotion de "l'école du futur".

C'est à Marseille qu'il avait effectué son premier déplacement en tant que prétendant à l'Élysée en novembre 2016. Après plusieurs déplacements au cours de son premier mandat, c'est à Marseille qu'il a donné son grand meeting d'entre-deux-tours le samedi 16 avril 2022. C'est donc dans la cité phocéenne qu'Emmanuel Macron effectue son second déplacement en tant que président réélu, ce jeudi 2 juin, pour parler "école du futur" en compagnie du ministre de l'Education nationale. Tout sauf un hasard pour le président de la République, qui ne se prive jamais de clamer son amour pour la ville méditerranéenne, et lui a réservé un traitement particulier tout au long de son premier quinquennat. 

Emmanuel Macron apprécie Marcel Pagnol, l'Olympique de Marseille et déclarait en mai 2021 dans le magazine Zadig : "J’aime infiniment Marseille, la deuxième ville de France, l’une des plus pauvres et des plus vibrantes". Aussi, après y avoir fait son premier déplacement de candidat en 2016, donné l'un de ses derniers meetings de campagne le 1er avril 2017, il y avait passé ses premières vacances en tant que président de la République, en août 2017. En novembre 2018 après l’effondrement de deux immeubles dans le centre de Marseille, le chef de l'État avait rappelé "l’affection et la solidarité de la Nation toute entière à l’endroit de nos compatriotes, pour cette ville, ces territoires, cette région"

Casser son image de président des riches

Mais derrière ces déclarations, la communication et les calculs politiques ne sont jamais loin. Marseille, ville jeune, métissée et populaire est à l’opposé de ce que représente Emmanuel Macron ; elle lui permet de casser son image de présidents des riches et des élites parisiennes.

Elle est également la ville où Jean-Luc Mélenchon a été élu député en 2017, où il est arrivé en tête dimanche 10 avril au premier tour de l'élection présidentielle (31,12%, devant Emmanuel Macron 22,62%), et située dans une région votant traditionnellement à droite et à l'extrême droite. Au second tour de l’élection présidentielle de 2017, le président était arrivé en tête dans les six départements de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, après être arrivé en seconde position dans cinq d’entre eux au premier tour, derrière Marine Le Pen. Il était également arrivé en tête dans la cité phocéenne, après une troisième place à l’issue du premier tour, derrière Mélenchon et Le Pen. Depuis, il a conclu un accord avec le président LR de la région pour faire barrage au RN aux dernières élections régionales et tissé de forts liens avec Benoît Payan, le maire socialiste de la ville, élu sous l'étiquette Printemps marseillais.

Preuve que Marseille est importante politiquement, Emmanuel Macron y a effectué la dernière rentrée politique de son quinquennat en septembre dernier, en restant trois jours sur place, du jamais vu sous son quinquennat. Il y avait dévoilé un plan d'aide de l'Etat ambitieux pour financer des projets de transport, à rénover les écoles ou encore désenclaver les quartiers populaires du nord de la ville touchés par la violence découlant du trafic de drogue. 

Un laboratoire et des idées pour un second mandat

Avec ce plan, Emmanuel Macron a fait de Marseille un laboratoire qu'il s'apprête à dupliquer au cours de son second mandat. Ce principe de co-gestion avec l'État, de pacte passé avec les élus locaux pour des financements contre des engagements et de la transparence sur l'emploi des fonds, pourrait en effet être appliqué ailleurs. 


Justine FAURE

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