COMMENTAIRES - Après l’annonce du polémiste d’extrême droite concernant sa candidature à l’élection présidentielle, de nombreuses personnalités politiques ont fustigé cette déclaration. Seules quelques figures de l'extrême droite ont félicité le nouvel aspirant à la présidence de la République.
Sa déclaration ne faisait guère de doute : annoncée il y a plusieurs semaines, Eric Zemmour a officialisé ce mardi 30 novembre sa candidature à l’élection présidentielle de 2022 dans une vidéo d’une dizaine de minutes diffusée sur sa chaîne YouTube. Le polémiste d’extrême droite a affirmé être en lice pour la course à l’Élysée pour "sauver" la France, tout en critiquant une déliquescence à ses yeux de la politique et de la culture française ces dernières années.
Installé devant une bibliothèque, assis derrière un micro d’époque, Eric Zemmour a lu un discours aux accents dramatiques, évoquant la nostalgie d’un temps perdu, celui de la France des années 1950. De la gauche à la droite en passant par LaREM, la majorité de la classe politique a étrillé cette vidéo d'annonce, mimant l’appel du général de Gaulle du 18 juin 1940.
Du PCF aux Républicains, une critique unanime
Sur LCI, Bruno Bonnell, député LaREM du Rhône, a estimé que "cette idée d’une France apocalyptique est catastrophique". "À mon avis, c’est quelqu’un qui panique par rapport à ses chutes dans les sondages, qui cherche désespérément à exagérer encore plus le trait pour attirer des personnes qui seraient dans la désespérance", a-t-il lancé. "Mais au lieu de leur amener un message d’espérance, il leur remet la tête sous l’eau", a-t-il poursuivi, estimant que le polémiste n’avait "pas le costard" de président de la République.
"Dans les images anxiogènes, il n’y a rien sur la délinquance de rue des gens qui s’adressent des doigts d’honneur", a écrit quant à lui Hugues Renson, vice-président LaREM de l'Assemblée nationale sur Twitter. "Ce n’est pas une candidature, c’est une mauvaise publicité. Tête basse", a-t-il estimé.
À droite également, la candidature du polémiste est sous le feu des critiques. "Je ne partage pas du tout la vision catastrophiste, à certains écarts apocalyptiques, désespérée voire désespérante", a attaqué Constance Le Grip, députée des Hauts-de-Seine Les Républicains, également sur LCI. S'en prenant à un "plagiat un peu grossier" de De Gaulle à ses yeux, elle a assuré que le général "rassemblait" et n’avait "rien de brutal ni de provoquant dans ses actions", a contrario du candidat nouvellement déclaré. La députée a par ailleurs affirmé que le polémiste n’imposait "aucun tempo" au parti Les Républicains, dont le Congrès s’ouvre ce mercredi.
Damien Abad, président du groupe LR à l'Assemblée nationale, a de son côté cité le général de Gaulle en réponse à l’hommage esquissé par Eric Zemmour : "Prétendre faire la France avec une fraction, c'est une erreur grave et prétendre représenter la France au nom d'une fraction est une erreur impardonnable", a-t-il cité sur Twitter. Avant de commenter : "Le futur Président doit réconcilier les Français et non chercher à les fracturer".
#ZemmourCandidat la réponse de de Gaulle :"Prétendre faire la France avec une fraction, c'est une erreur grave et prétendre représenter la France au nom d'une fraction est une erreur impardonnable". Le futur Président doit réconcilier les Français et non chercher à les fracturer. — Damien Abad (@damienabad) November 30, 2021
À l’autre bout de l’hémicycle, l’annonce de cette candidature a également été fustigée et moquée. "Il paraît que Zemmour vient de se déclarer candidat à l'élection présidentielle de 1965 ?", a ironisé sur Twitter Manuel Bompard, directeur de campagne du candidat LFI à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon. "#ZemmourCandidat recroquevillé sur ses obsessions haineuses appelle à une contre-révolution réactionnaire et autoritaire derrière sa candidature de petit fasciste de salon", a abondé l’eurodéputée du parti de gauche Manon Aubry.
"La haine est son métier", a tancé quant à lui Fabien Roussel, candidat PCF à la présidentielle, sur le réseau social également. "Les Jours heureux, la république sociale porteuse des valeurs universelles de la Révolution française: liberté, égalité, fraternité. C'est ça, ma France.", a-t-il poursuivi.
La haine est son métier. La polémique son seul objet. #Zemmour Pour nous, c'est tout l'inverse. Les Jours heureux, la république sociale porteuse des valeurs universelles de la Révolution française : liberté, égalité, fraternité. C'est ça, ma France. — Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) November 30, 2021
Du côté du Parti Socialiste, le premier secrétaire Olivier Faure a également critiqué l’annonce du nouveau candidat sur Twitter, fustigeant la référence du polémiste au général De Gaulle dans sa posture et le décor de ce discours. "Le micro de De Gaulle mais le discours de Pétain. La bibliothèque de Pompidou mais les lettres de Renaud Camus. La musique de Beethoven mais les fausses notes d’un passé fantasmé pour un présent caricaturé", a-t-il tancé. "La France ne mérite pas cette sinistre mise en scène", a-t-il également écrit.
Le micro de De Gaulle mais le discours de Pétain. La bibliothèque de Pompidou mais les lettres de Renaud Camus. La musique de Beethoven mais les fausses notes d’un passé fantasmé pour un présent caricaturé. La France ne mérite pas cette sinistre mise en scène. #ZemmourCandidat pic.twitter.com/43y5htM4IF — Olivier Faure (@faureolivier) November 30, 2021
Certains ont aussi épinglé le planning du polémiste, qui dévoile officiellement sa candidature le jour de la panthéonisation de la diva afro-américaine Joséphine Baker. "Quelle meilleure réponse à l'annonce de la candidature d'Eric Zemmour et de ses promesses rabougries, que la Panthéonisation de Joséphine Baker, elle qui nous rappelle avec force la grandeur de notre nation ouverte et progressiste ?", a tweeté Olivia Grégoire, secrétaire d'État chargée de l'Économie sociale, solidaire et responsable.
"Passéiste et crépusculaire", fustige Marine Le Pen
Concurrente directe du polémiste, la candidate RN Marine Le Pen a réagi vivement à la publication du message. "J'ai trouvé cela passéiste et crépusculaire alors que le rôle du futur Président est de construire la France du 21e siècle", a-t-elle réagi auprès de LCI.
Sur notre antenne, le porte-parole du FN Sébastien Chenu s’est également moqué d’une "théâtralisation qui est presque gênante", attaquant "l’éternel candidat des constats" qui ne propose "pas de programme" selon lui. "Il fait les mêmes constats [que nous], nous avons les solutions", a-t-il taclé.
Tout en tendant une main au concurrent direct de Marine Le Pen. "Venez plutôt nous donner un coup de main, vous n’arrivez pas à rentrer visiblement en campagne, à entrer dans le costume, vous avez des difficultés à vous maîtriser parfois vous-même", a-t-il lancé à l’adresse d’Eric Zemmour, affirmant qu'à la différence de la candidate du FN, le polémiste n’est "pas capable de se qualifier au second tour, de battre Emmanuel Macron".
L’eurodéputé FN Gilbert Collard a accueilli de son côté cette annonce avec davantage d'enthousiasme, y voyant de son côté "une démarche de réconciliation des patriotes" de la part d’Eric Zemmour, "en critiquant tous les candidats sauf #MarineLePen”. “Son "appel" à la résistance du 30 novembre est un appel gaulliste", a-t-il estimé, à contre-courant de la majorité des réactions politiques, outrées ou moqueuses.
#ZemmourCandidat : son "appel" à la résistance du 30 novembre est un appel gaulliste : en critiquant tous les candidats sauf #MarineLePen , il s'ouvre à une démarche de réconciliation des patriotes que j’ai toujours défendue : la seule alternative, c'est la France ! pic.twitter.com/ohJ5QP5Tkk — Gilbert Collard (@GilbertCollard) November 30, 2021
Parmi les rares personnalités politiques à avoir manifesté son soutien au nouveau candidat en lice, le maire d’extrême-droite de Béziers Robert Ménard a salué sur Twitter "Un message touchant et poignant" à ses yeux. "Il parle vrai. J'attends maintenant ses propositions avec impatience", a-t-il lancé.
Un message touchant et poignant. Il parle vrai. J'attends maintenant ses propositions avec impatience. #ZemmourCandidat https://t.co/JoTHXlGUsP — Robert Ménard (@RobertMenardFR) November 30, 2021
Après cette officialisation, le nouveau candidat doit désormais rassembler 500 parrainages d’élus pour pouvoir prétendre à l’élection présidentielle, son camp assurant déjà compter sur 250 à 300 promesses de parrainages. Le polémiste doit également récolter des dons pour sa campagne, alors qu'il a déjà perdu le soutien du financier Charles Gave, qui lui avait prêté 300.000 euros.
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