Selon notre sondage Ifop-Fiducial, Emmanuel Macron recueillerait 27% des suffrages lors du premier tour de l'élection présidentielle.S'il figure toujours en tête, le président-candidat voit l'écart avec Marine Le Pen se réduire.Frédéric Dabi, directeur général Opinion de l'Ifop, nous éclaire.
Il demeure le favori des sondages, mais son score est en baisse à mesure que le premier tour approche. Selon notre rolling quotidien Ifop-Fiducial, Emmanuel Macron est crédité de 27% des intentions de vote pour ce dimanche. Un niveau élevé – aucun autre candidat ne l'a atteint depuis le début de la campagne – mais en recul depuis trois semaines.
L'absence de dynamique dans les sondages depuis l'entrée en campagne d'Emmanuel Macron intrigue. D'autant que l'écart s'est fortement resserré dans l'hypothèse d'un deuxième tour face à Marine Le Pen. Toujours selon notre sondage, le président sortant y recueillerait 52,5% des voix, loin des 66,1% enregistrés en 2017. Comment expliquer cette courbe à la baisse ? Pourquoi Emmanuel Macron ne parvient-il pas à se muer en candidat ? Frédéric Dabi, directeur général Opinion de l'Ifop, répond à TF1info.
Les intentions de vote en faveur d'Emmanuel Macron diminuent peu à peu dans notre sondage quotidien. Effondrement ou baisse attendue ?
Ce n'est pas un effondrement, loin de là. C'est plutôt une érosion. Depuis le 15 mars, Emmanuel Macron est passé de 31% à 27%. Il se trouve désormais dans une situation intermédiaire entre son résultat qui précédait le début de la guerre en Ukraine - 24 à 25% - et le niveau qu'il a connu avec l'effet drapeau (31,5% le 9 mars). Actuellement, il obtient toujours un score important, au-dessus de ce qu'il avait réalisé en 2017 (24,01%). Cela lui permet encore d'être en tête, même si l'écart avec Marine Le Pen se resserre de manière spectaculaire.
Il sort en bon état de popularité d'un quinquennat de crises
Frédéric Dabi
Quelles sont les raisons de cette érosion ?
D'abord, sa campagne ne séduit pas. Son refus de participer à des débats a sans doute donné l'image d'un président en surplomb qui ne voulait pas défendre son bilan et se confronter à ses adversaires. Or, pour les Français, la vision idéale d'une campagne électorale, c'est une confrontation de programmes, une bataille de crédibilité... Ils font peut-être payer à Emmanuel Macron le fait d'avoir refusé cette logique, d'autant que les Français ont encore en tête les débats particulièrement marquants de la campagne 2017. Notons aussi que son projet de repousser l'âge de départ à la retraite à 65 ans lui a fait perdre quelques points à gauche, même si cela reste un épiphénomène.
Quels éléments peuvent lui être favorables ?
Emmanuel Macron conserve l'image du rempart face aux crises, du président résilient. Il sort en bon état de popularité d'un quinquennat de crises majeures. Et son socle tient bien. En revanche, il incarne moins le mouvement, la projection de la France vers l'avenir. Le rempart qu'il représente est plutôt défensif dans une logique de sortant, comme Valéry Giscard d'Estaing ou Nicolas Sarkozy avant lui. L'enjeu pour lui est maintenant d'endosser à nouveau le parti du mouvement.