Pourquoi vous verrez et entendrez moins les membres du gouvernement à partir de ce vendredi ?

Justine Faure, avec l'AFP
Publié le 17 mars 2022 à 13h12, mis à jour le 17 mars 2022 à 13h50

Source : JT 20h Semaine

A partir de ce vendredi, les membres du gouvernement sont astreints à une période de réserve leur imposant de réduire quasiment à néant leurs déplacements pour ne pas interférer dans la campagne présidentielle.
Quelques exceptions existent toutefois, notamment en cas d'attentat, pour évoquer la crise sanitaire ou pour les déplacements diplomatiques à l'étranger.

La campagne présidentielle est faite de nombreuses règles, notamment de temps de parole pour les candidats. Mais certaines s'appliquent également aux membres du gouvernement. Ainsi à partir de ce vendredi dès minuit et une minute, ils devront entrer dans une période de réserve et réduire quasiment à néant leurs déplacements pour ne pas interférer avec la campagne électorale.

Selon les règles rappelées par le secrétariat général du gouvernement (SGG) dans une circulaire du 10 février, "les membres du gouvernement doivent s'abstenir de se déplacer dans l'exercice de leurs fonctions" à partir de vendredi. Il s'agit d'éviter à l'exécutif toute accusation d'utilisation des moyens de l'État alors que la campagne présidentielle entre dans sa dernière ligne droite. Aucun ministre ou secrétaire d'État ne doit "intervenir dans la campagne électorale ou apporter un soutien à un candidat lorsqu'il s'exprime 'officiellement'", précise le SGG.   

En revanche, ils pourront participer à des déplacements en tant que "personnalités politiques", par exemple pour participer à des meetings. À condition de ne pas utiliser les moyens de l'État, "notamment en matière de transport". Des exceptions peuvent intervenir "pour des raisons de sécurité" notamment, à condition de rembourser les coûts engendrés et de les intégrer dans les comptes de campagne d'Emmanuel Macron.

Les conseillers doivent faire campagne sur leurs jours de congés

Quid des conseillers qui s'engageront également dans la campagne ? Le SGG a prévenu les ministères, évoquant les risques de "polémiques sur ce cumul". Cette participation, dont les frais afférents doivent aussi être intégrés dans les comptes, "ne peut être admise qu'en dehors des heures de service ou sur les congés annuels. Il paraît à cet égard difficile de dépasser la durée de dix jours ouvrables". Ainsi, attendu à Nice mercredi prochain pour un meeting, le ministre de la Santé Olivier Véran prendra un avion défrayée par l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron et empruntera un taxi à l'arrivée. La conseillère qui l'accompagnera a assuré avoir posé un jour de vacances.

Toutefois, des dérogations existent dans deux cas de figure, sur autorisation du Premier ministre. "Si le déplacement est justifié par un événement exceptionnel", par exemple un attentat qui imposerait au ministre de l'Intérieur de se rendre immédiatement sur place. Ou encore l'épidémie de Covid, qui permet au ministre de la Santé Olivier Véran de continuer à prendre la parole, sur ce sujet uniquement. Ou encore "si le déplacement est lié à une manifestation dont le ministre ne maîtrise pas la date et si sa participation est directement liée à l'exercice de ses fonctions gouvernementales"

Enfin, les visites officielles de dirigeants étrangers restent possibles et les ministres peuvent se rendre à l'étranger pour poursuivre "l'action diplomatique de la France". À condition d'éviter "toute manifestation impliquant la communauté française à l'étranger au sens large (Alliance française, lycée français...)"

Emmanuel Macron et les autres candidats ne sont tenus à la réserve que le samedi précédant le scrutin des dimanches 10 et 24 avril.


Justine Faure, avec l'AFP

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