Primaire à gauche : à peine lancé, l'appel d'Anne Hidalgo a-t-il déjà fait pschitt ?

Publié le 9 décembre 2021 à 11h03

Source : JT 20h Semaine

PRÉSIDENTIELLE 2022 - Tous unis... pour décliner l'offre d'Anne Hidalgo, qui avait lancé un appel à des élections primaires à gauche, ce mercredi soir. Yannick Jadot et Fabien Roussel ont déjà adressé une fin de non-recevoir à la candidate socialiste.

Le coup de poker n'a pas fonctionné. Ce mercredi soir, la candidate socialiste Anne Hidalgo, créditée d'entre 3 et 7% d'intentions de vote à l'élection présidentielle de 2022, avait surpris tout le monde en interrompant sa campagne pour appeler les candidats de gauche à des primaires. Le candidat écologiste Yannick Jadot, et celui du PCF Fabien Roussel, ont déjà décliné l'offre.

"Non, je ne participerai pas à une primaire de la gauche", a fermement répondu Yannick Jadot sur Europe 1. Le candidat écologiste, déjà issu du processus des primaires de son camp. "Quand les écologistes ont retiré leur candidature en 2017", a-t-il rappelé, "ils n'ont pas essayé de trouver un tour de passe-passe". C'est lui-même qui s'était retiré alors au profit de Benoît Hamon, lequel n'avait ensuite qu'à peine dépassé les 6% de voix au premier tour de l'élection présidentielle. 

Si vous doutez de vos candidatures, venez nous rejoindre !
Fabien Roussel, candidat du PCF

De son côté, le candidat du Parti communiste Fabien Roussel, a refusé sans même prononcer de "non". "Si vous ne savez pas quoi faire", a-t-il lancé à Anne Hidalgo et aux autres candidats de gauche, "si vous doutez de vos candidatures, venez nous rejoindre". L'union souhaitée par la candidate socialiste, il estime qu'elle peut justement se faire autour du PCF : "Nous pouvons être la force de rassemblement", a-t-il martelé.

Un revirement spectaculaire

Le matin même de son appel solennel, Anne Hidalgo avait rejeté l'idée d'une union de la gauche, "parce qu'elle serait perçue comme artificielle". La candidate socialiste avait ensuite opéré un revirement spectaculaire, en annulant une visite à la Rochelle alors qu'elle était déjà dans le train pour s'y rendre. Revenue précipitamment à Paris, elle s'était exprimée sur le plateau de TF1 avec un discours inverse à celui du matin : "Je sais que si nous ne faisons pas ce rassemblement", a-t-elle expliqué, "il n'y aura pas de possibilité pour cette gauche de continuer à exister dans notre pays". L'ensemble des intentions de vote pour les sept candidats de gauche atteint au mieux 26%, aucun d'entre eux n'atteignant 10%. 

Si Jean-Luc Mélenchon ne s'est pas encore formellement exprimé, ses lieutenants ont laissé supposer la position de la France Insoumise, en s'amusant des déclarations contradictoires de la candidate socialiste le même jour- et semblant plutôt adhérer aux propos matinaux d'Anne Hidalgo, comme en témoigne le tweet d'Alexis Corbière ci-dessus.  

Parmi les autres candidats de gauche, qui comprennent aussi Philippe Poutou (NPA) et Nathalie Arthaud (LO), seul Arnaud Montebourg a appelé lui aussi mercredi à un "projet commun", sans réagir cependant à la déclaration d'Anne Hidalgo un peu plus tard. Seul courant à se réjouir de la proposition de la candidate socialiste, le mouvement de la "Primaire populaire", qui plaide depuis plusieurs mois pour une candidature commune à gauche, sans rencontrer d'adhésion populaire jusqu'ici. 


Frédéric SENNEVILLE

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