Présidentielle 2022 : que proposent les candidats pour lutter contre l'abstention ?

Publié le 1 février 2022 à 9h00

Source : JT 20h Semaine

L'abstention pour la prochaine élection présidentielle s'annonce record.
Pour lutter contre l'abstentionnisme, plusieurs candidats formulent des propositions.
Parmi elles reviennent souvent le droit de vote à 16 ans, la reconnaissance du vote blanc ou la facilitation des procurations.

Le 10 avril prochain, l'abstention pourrait battre des records. Selon le sondage quotidien réalisé pour l'Ifop-Fiducial pour LCI jusqu'à la présidentielle, 66% des sondés seulement ont prévu de se rendre aux urnes pour le premier tour de l'élection présidentielle. Laissant présager une abstention de 34% (contre 22,2% au premier tour en 2017). Après les records des dernières élections régionales, comment lutter contre le désintérêt des Français et des Françaises pour les élections ? Voici les principales propositions des candidats. 

Ce mardi, la majorité présidentielle lance une opération de porte-à-porte pour mobiliser les personnes non-inscrites sur les listes électorales. À l'aide d'une application, ils cibleront les bureaux de vote abstentionnistes et pourront aller à la rencontre de ses électeurs pour les inciter à se rendre aux urnes. La majorité présidentielle distribuera également un tract expliquant aux Françaises et Français qu'ils ont jusqu'au 4 mars pour vérifier qu'ils sont inscrits sur les listes électorales. 

Si la majorité est divisée sur l'ouverture du vote à de nouvelles catégories d'âge et pour le vote par correspondance, pour lutter contre l'abstention le gouvernement a déjà simplifié l'établissement des procurations. En juin 2020, en vue du second tour des élections municipales, il n'était par exemple plus nécessaire de justifier une demande de procuration, une personne pouvait prendre les procurations de deux électeurs contre une auparavant (les sénateurs souhaitent reconduire cette mesure pour la présidentielle), et les policiers et gendarmes pouvaient se déplacer à domicile pour les établir. En avril 2021 en vue des régionales, une plateforme en ligne a été lancée pour faciliter la démarche, qu'il était possible de faire jusqu'au jour J.

La gauche majoritairement pour instaurer le vote à 16 ans

Du côté de l'opposition également, les propositions ne manquent pas. Le 10 janvier dernier, Jean-Luc Mélenchon a tenu une conférence de presse à l'Assemblée nationale pour présenter ses propositions pour lutter contre l'abstentionnisme. Il a plaidé pour une inscription automatique sur les listes électorales au moment où une personne en âge de voter déclare son domicile officiel, et a regretté qu'il n'existe pas de campagne nationale d’inscription sur les listes électorales. Il a également proposé d'instaurer le vote à 16 ans, pour lutter contre l'abstention des jeunes. Anne Hidalgo et Yannick Jadot sont aussi favorables à cette mesure, pour les mêmes raisons.

La candidate socialiste est aussi pour la reconnaissance du vote blanc, a-t-elle indiqué le 25 janvier dans un Twitch diffusé sur le compte de France Télévision. "Je souhaite le reconnaître et le prendre en compte", a-t-elle déclaré, sans avoir totalement tranché la question, estimant que "cela nécessite des discussions". "Il y a des pays qui considèrent que s’il y a trop de votes blancs on doit recommencer l’élection. J’y suis favorable", a-t-elle toutefois précisé. Au lendemain des élections régionales (67,7% d'abstention, ndlr), le leader insoumis avait indiqué que son groupe parlementaire allait déposer "une proposition de loi pour un seuil minimum de participation, pour qu’une élection soit valide et pour la reconnaissance du vote blanc". Le candidat écologiste, Nicolas Dupont-Aignan, Nathalie Arthaud ou encore Jean Lassalle sont également pour.

Ce jeudi 3 février, une proposition de loi du groupe Modem sera débattue à l’Assemblée nationale pour instaurer le vote par correspondance. Si le gouvernement a émis un avis défavorable en commission et que le groupe LaREM ne devrait pas voter cette proposition de loi, une partie des oppositions pourraient soutenir l’idée.


Justine FAURE

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