Emmanuel Macron fera de la réforme des retraites, promesse de 2017, l'un des projets phares de son programme de campagne pour un second mandat.Retour de l'âge de départ à 60 ans, allongement de la durée de travail, prise en compte de la pénibilité... Que proposent ses adversaires à l'élection présidentielle ?
Emmanuel Macron n'a pas pu initier la réforme des retraites promise en 2017. Mais elle fait bel et bien partie de son programme pour 2022, dans une version différente de celle envisagée. Ce jeudi, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a confirmé que le chef de l'Etat proposerait un allongement progressif de l'âge de départ à la retraite à 65 ans, à partir de 2032 a précisé le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand. Sa réforme proposera également une retraite minimum à 1.100 euros pour une carrière complète et la suppression des principaux régimes spéciaux pour les nouveaux entrants.
Sa principale adversaire Marine Le Pen est revenue depuis le début de sa campagne sur sa promesse de retraite à 60 ans pour tous. En effet, elle envisage désormais un système progressif en réservant la retraite à 60 ans avec 40 annuités pour les Français entrés dans la vie active avant l'âge de 20 ans. "Tous ceux qui seront entrés avant 24 ans dans le monde du travail auront un avantage" pour partir à la retraite qui sera "très important entre 17 et 20 ans" puis "important jusqu'à 24 ans", a détaillé la candidate du Rassemblement national à la présidentielle le lundi 7 février sur France 2. "Je n'abandonne pas les 40 annuités, c'est ça le fondement" mais "pour ceux qui ont commencé tôt, c'est-à-dire entre 17 et 20 ans, un départ" à la retraite sera possible "à 60 ans" avec une retraite pleine, a-t-elle précisé.
"Plus on a commencé à travailler tôt, plus il faut partir à un âge raisonnable à la retraite", a-t-elle fait valoir. "Parce que quand on démarre tôt, c'est souvent parce qu'on fait un travail manuel alors que, quand on entre plus tard dans la vie active, c'est souvent parce qu'on fait un travail intellectuel qui est beaucoup moins fatiguant". "Je refuse de continuer à allonger au fur et à mesure l'âge de la retraite qui fait qu'il y a des gens qui n'atteindront jamais l'âge de la retraite et n'auront jamais de retraite pleine", a-t-elle ajouté.
Eric Zemmour ne précise pas ce qu'il souhaite pour les retraites dans son programme, mais il s'est prononcé pour un report de l'âge légal de la retraite à 64 ans "progressivement, d'ici à 2030". Sans se positionner clairement sur une suppression des régimes spéciaux, l'ancien polémiste a précisé qu'il était favorable à un "alignement" entre public et privé.
Valérie Pécresse souhaite engager une réforme des retraites et porter l'âge de départ légal à la retraite à 65 ans en 2030. "Je garantirai en 2030, pour tous ceux qui ont travaillé toute leur vie, une pension de retraite d'au moins un Smic net par mois (soit une augmentation de 25%)", écrit-elle dans son programme. Elle veut prendre en compte la pénibilité pour garantir des départs précoces et revaloriser les pensions des conjoints collaborateurs d'artisans, commerçants, agriculteurs. Eric Zemmour prône un âge de départ à 64 ans, qu'"il faudra ajuster" pour les métiers pénibles.
Jadot laissera à 62 ans l'âge de départ légal
À gauche, Yannick Jadot laissera à 62 ans l'âge de départ légal et permettra à "celles et ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite". Estimant que "la pérennité du système de retraite n’est menacée ni à court terme ni à long terme", Anne Hidalgo est également pour le maintien de l'âge légal de départ à la retraite, couplée à une meilleure prise en compte de la pénibilité. La socialiste veut revaloriser les petites retraites pour porter les montants nets du minimum vieillesse à 1.000 euros et du minimum contributif à 1.200 euros. "Je rétablirai, en sus des 6 existants, les 4 critères de pénibilité supprimés par le président sortant (la manutention de charges lourdes, les postures pénibles, les vibrations mécaniques et l’exposition aux agents chimiques)", écrit-elle dans son programme.
Jean-Luc Mélenchon souhaite restaurer le droit à la retraite à 60 ans à taux plein pour 40 annuités de cotisations. L'insoumis veut porter toutes les pensions pour une carrière complète au niveau du Smic, prendre en compte le revenu de solidarité active (RSA) pour valider des trimestres en vue de la retraite et indexer le montant des retraites sur les salaires.
Fabien Roussel veut rétablir la retraite à 60 ans, à taux plein "garanti pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail (chômage, formation, études, congé parental, maladie, invalidité)". Pour les carrières longues ou les métiers pénibles, il sera possible de partir plus tôt. Il souhaite que la pension atteigne 75 % du revenu net d’activité, dans le secteur public comme dans le secteur privé. "Dans le secteur privé, le calcul s’effectuera sur la base des dix meilleures années", écrit-il dans son programme, et "pour les agents du public, il existera un droit d’option la plus favorable entre les dix meilleures années de salaires avec les primes, ou les six derniers mois de traitement indiciaire".