Invité de l'Interview Politique sur LCI, le maire RN de Perpignan s'en est pris à Eric Zemmour.Selon lui, si Jean-Luc Mélenchon venait à menacer la place de Marine Le Pen au second tour, le candidat de Reconquête! serait responsable de cet échec.Il l'accuse d'avoir "provoqué lui-même la division du camp national".
Alors que le candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon s'impose depuis quelques jours dans les récents sondages en troisième position du scrutin présidentiel, en devançant la candidate LR Valérie Pécresse, Marine Le Pen tente de maintenir sa deuxième position. Invité ce mardi dans l'Interview Politique sur LCI, le maire RN de Perpignan a désigné un coupable tout trouvé en cas de percée de chef de file de LFI, qui pourrait concurrencer la candidate d'extrême-droite, donnée au second tour.
"Jean-Luc Mélenchon est placé en troisième homme, et en fonction de l'effondrement de la gauche, il pourrait arriver à nous talonner en tout cas pour le deuxième tour. Mais à ce moment-là, la responsabilité serait celle d'Eric Zemmour, qui aura provoqué lui-même la division du camp national et aura permis à l'extrême gauche de venir soit menacer cette deuxième place, soit talonner Marine Le Pen pour le second tour", a fustigé le vice-président du RN. Ces déclarations surviennent dans la lignée de plusieurs mois de saillies entre les deux concurrents d'extrême-droite, liées notamment à des défections dans le camp RN pour rallier le parti Reconquête!, dont la dernière en date est celle de Marion Maréchal-Le Pen.
"Le vote utile c'est Marine Le Pen, qu'on le veuille ou non"
"Cette responsabilité est quand même historique, j'appelle ses électeurs - que je connais pour beaucoup - à bien réfléchir. Je pense que la candidature d'Eric Zemmour ne sert à rien", a martelé Louis Aliot, qui a enjoint à "aller au vote utile". "Du côté patriotique, le vote utile c'est Marine Le Pen, qu'on le veuille ou non", a-t-il assuré. "Elle est la mieux placée ! Eric Zemmour est parti en campagne en disant qu'elle ne pouvait pas gagner mais il fait la moitié des voix qu'on est en mesure de faire", a-t-il poursuivi.
Le soutien de Marine Le Pen a assuré par ailleurs que "le peuple ne se reconnait pas dans la façon dont il aborde un certain nombre de problèmes", cause selon de sa chute de plusieurs points dans les sondages ces derniers jours. Le fondateur du parti Reconquête! reste à ses yeux "un polémiste, un écrivain de talent" mais qui "n'a pas sa place en politique".
"Il ne doit pas beaucoup parler au peuple", a estimé Louis Aliot, renvoyant notamment aux positions d'Eric Zemmour sur les réfugiés ukrainiens, qu'il a longtemps refusé d'accueillir, avant de radoucir le ton. Constatant une vive "émotion" en Europe et en France suite au conflit ukrainien, le maire de Perpignan a quant à lui fait le choix d'accueillir 110 Ukrainiens fuyant leur pays. "Eric Zemmour est assez déconnecté de la réalité du terrain", a-t-il tancé.
"Il faut avoir la tête dans le guidon et pédaler jusqu'au dernier moment, rattraper le retard sur Emmanuel Macron, qui est en baisse significative pendant que nous sommes en hausse", a par ailleurs affirmé le maire RN de Perpignan, estimant que le président "ne fait pas campagne" et que "le peuple français va le rappeler à l'ordre". "Il croit qu'il est arrivé, mais jusqu'au coup de sifflet final, on n'a jamais gagné la partie", a défendu le vice-président du RN.