POLITIQUE - Quelques jours après son annonce controversée de candidature à l'élection présidentielle, Eric Zemmour lance véritablement sa campagne ce dimanche avec un premier meeting au Parc des expositions de Villepinte. Une journée "à risque" selon les forces de l'ordre.
Cette fois, c'est parti. Après plusieurs semaines de vrai-faux suspense émaillées de polémiques, Eric Zemmour donne officiellement ce dimanche le coup d'envoi de sa campagne pour l'élection présidentielle 2022. Le candidat d'extrême droite réunit dans l'après-midi ses troupes au Parc des expositions de Villepinte, derrière son nouveau slogan "impossible n'est pas français", expression attribuée à Napoléon. Le directeur des événements de M. Zemmour, Olivier Ubéda, assure avoir recensé 19.000 inscrits pour ce rassemblement. "C'est une des plus grandes salles de meeting depuis quelques années", "c'est absolument dingue", souligne, de son côté, le porte-parole Antoine Diers. Par ailleurs, plus de 400 journalistes sont accrédités.
La date de ce premier temps fort d'Eric Zemmour n'a rien d'anodin, le polémiste ayant calqué son calendrier sur le congrès des LR. Samedi, c'est Valérie Pécresse, au profil plus modéré que son rival Eric Ciotti, qui a émergé de cette élection interne menée auprès des militants. Comme Marine Le Pen, sa concurrente à l'extrême droite, Eric Zemmour a invité les déçus parmi les électeurs LR à le rejoindre, dans une lettre ouverte où il leur atteste : "Nous sommes si proches et avons tant en commun".
Une journée qui pourrait tourner au vinaigre
Initialement prévu au Zénith de la Villette, le meeting - qui devrait tourner autour des thèmes controversés du "grand remplacement" et du "grand déclassement"- a finalement été délocalisé à Villepinte, à une vingtaine de kilomètres. L'équipe de l'ancien sulfureux éditorialiste l'explique par "l'engouement populaire" mais admet aussi des raisons de sécurité, alors qu'une manifestation est prévue dans Paris.
Une cinquantaine d'organisations syndicales, partis et associations, ont en effet appelé à manifester de Barbès à la Villette pour faire "taire" Eric Zemmour. Selon les forces de l'ordre, quelques milliers de personnes sont attendues dans la capitale et une centaine de militants de l'ultra-gauche à Villepinte. De quoi faire de ce dimanche une journée "à risque", selon la police qui craint des affrontements avec des militants pro-Zemmour pour tenter d'empêcher la tenue du meeting.
Durant ce premier grand sommet seront dévoilés le nom du parti, avec adhésion payante, ainsi que la "scénographie" du candidat qui l'accompagnera tout au long de sa campagne. Il permettra de mesurer les ralliements - dans un contexte où l'organisation est critiquée en interne pour sa fragilité et que des militants plus radicaux ont intégré l'organisation de la campagne - après plusieurs semaines difficiles (polémiques du doigt d'honneur, de la vidéo d'annonce de sa candidature...).
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Parmi les grandes figures attendues, l'ancien député conservateur Jean-Frédéric Poisson, du petit parti "VIA la voix du peuple" (ex-Parti Chrétien Démocrate) ou encore le général Bertrand de la Chesnais, ancienne tête de liste pour le RN aux municipales de 2020 à Carpentras (Vaucluse), pressenti pour être nommé directeur de campagne.